Au Sénégal, la production de fruits et légumes a le vent en poupe

La production de fruits et légumes a le vent en poupe. Cependant, pour consolider son développement, la filière horticole réclame davantage de soutien des pouvoirs publics.

Un maraîcher à Gorom, à 25 km de Dakar. © YOURI LENQUETTE POUR JA

Un maraîcher à Gorom, à 25 km de Dakar. © YOURI LENQUETTE POUR JA

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Publié le 19 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

La ville de Dakar, en mars 2008. © REBECCA BLACKWELL/AP/SIPA
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Sénégal : objectif 2017

Place sur l’échiquier africain, résultats économiques, dynamique sociale… Où en est le pays depuis le début du septennat de Macky Sall, en 2012 ? Pour l’exécutif comme pour l’opposition, les législatives de juin prochain auront valeur de premier grand test.

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La production horticole nationale est en constante progression ces dernières années, de même que les exportations de mangues, melons, tomates cerises et haricots verts, entre autres, qui gagnent des parts de marché, surtout en Europe. Cependant, au regard de leur potentiel, les filières sénégalaises des fruits et légumes réclament davantage d’investissements publics pour se développer pleinement.

Plus d’un million de tonnes de fruits et légumes produits

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En attendant, les résultats sont assez probants. En 2015, la production nationale de fruits et légumes a dépassé 1,133 million de tonnes, dont 90 635 t vendues à l’étranger (contre seulement 6 000 en 2012), entraînant des rentrées de devises d’une valeur de 50 milliards de F CFA (environ 76 millions d’euros). Pour Macoumba Diouf, directeur de l’horticulture au ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, cette activité rapporte des devises, contribue à la redistribution de près de 90 milliards de F CFA au profit des petits producteurs et fait également travailler 30 000 personnes, pour une masse salariale de 12 milliards de F CFA.

Favoriser une augmentation de la production

Malgré cela, les principaux acteurs du secteur sont convaincus que l’on peut faire plus, sachant que le pays est doté d’un climat et de vastes étendues propices à ce type de cultures, comme la bande des Niayes (large de 10 à 15 km), qui s’étire de Dakar à Saint-Louis, ou encore la vallée du fleuve Sénégal. « Comparée à d’autres filières, comme celles de l’arachide, du riz ou du coton, l’horticulture ne bénéficie pas assez d’investissements publics, en matière de moyens financiers, mais aussi d’encadrement et de fertilisants », déplore Macoumba Diouf.

Pourtant, selon lui, la valeur en devises d’une tonne de fruits et légumes est le double de celle d’une tonne de coton, le triple de celle d’une tonne d’arachide et atteint un niveau vingt-deux fois plus élevé que celle d’une tonne de phosphate.

Le gouvernement sénégalais s’est enfin résolu à faire de l’horticulture l’un des piliers du secteur agricole

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« En outre, les activités horticoles contribuent à une meilleure maîtrise des prix sur le marché local, à la création d’emplois décents pour les jeunes et les femmes, à l’accroissement des revenus des ruraux et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle », poursuit le directeur de l’horticulture. Ainsi, en 2015, le taux de couverture des besoins nationaux a été porté à 70,7 % pour l’oignon, à 44,4 % pour la carotte et à 30,5 % pour la pomme de terre.

Devant ces performances et le plaidoyer de ses principaux acteurs, le gouvernement sénégalais s’est enfin résolu à faire de l’horticulture l’un des piliers du secteur agricole, dans le cadre du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas), lequel s’inscrit dans la ligne du Plan Sénégal émergent (PSE). L’un des objectifs du Pracas est d’atteindre l’autosuffisance pour un certain nombre de produits (par exemple les oignons, avec un objectif annuel de 350 000 t) et de porter les fruits et légumes de contre-saison (destinés à l’exportation) à 157 500 t dès cette année.

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Les multinationales s’épanouissent

L’horticulture attire de plus en plus les multinationales au Sénégal. La filiale du groupe français Compagnie fruitière, Grands Domaines du Sénégal, compte parmi les leaders. Créée en 2003 à Saint-Louis, dans la vallée du fleuve Sénégal, la société exporte tomates cerises, maïs doux et mangues vers les marchés européens. Autre acteur majeur : la Société de cultures légumières (SCL), alias Barfoots Senegal (du nom de son principal actionnaire et client, le britannique Barfoots).

Implantée depuis 2006 à Diama, près de Saint-Louis, la SCL exporte 90 % de ses fruits et légumes – maïs doux, courges butternut, patates douces, haricots verts, oignons, piments et courgettes, majoritairement récoltés entre décembre et mars – vers le Royaume-Uni, dont les fournisseurs habituels (Maroc, Espagne, Israël et Égypte) ont une production moindre durant la période hiver

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