En Italie, l’histoire de la colonisation de l’Éthiopie et de la Libye est tombée aux oubliettes

Depuis l’après-guerre, le passé colonial de l’Italie est relégué aux oubliettes.

Carte des possessions italiennes en Afrique (1896). © Bibliothèque nationale de France

Carte des possessions italiennes en Afrique (1896). © Bibliothèque nationale de France

Publié le 13 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Carte des possessions italiennes en Afrique (1896). © Bibliothèque nationale de France
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Colonisation : qu’en dit l’école ?

Dans une Europe en pleine crise identitaire, l’enseignement du passé colonial dans les écoles fait débat. Que disent vraiment les manuels scolaires sur cette période ? De Berlin à Londres, en passant par Bruxelles, Paris, Rome et Lisbonne, Jeune Afrique a mené l’enquête.

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Les rares allusions des manuels scolaires à cette page d’histoire se réfèrent principalement à l’Éthiopie et plus sporadiquement à la Libye, mais sans que la question coloniale, sa genèse, son développement et son contenu en matière de choix politique, économique et civilisationnel soit jamais abordée. De fait, la plupart des Italiens ignorent le passé colonial de leur pays.

Une histoire passée sous silence

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Durant la période de fascisme, les enseignants ont largement propagé des idées toutes faites sur cette époque, faisant un « subtil » parallèle entre la colonisation en marche et l’ascension glorieuse de la Rome antique ou mettant en avant des arguments tels que les débouchés créés pour les paysans, une mission civilisatrice étayée par des récits de missionnaires et d’explorateurs.

Dans l’après-guerre, faute d’une refonte des manuels scolaires, les mêmes clichés ont été véhiculés. À partir des années 1960 et jusqu’à aujourd’hui, au motif que le XIXe siècle italien est une période dense, le thème disparaît des programmes et n’est plus évoqué que de façon marginale, notamment par l’image, pour illustrer la période libérale puis fasciste.

L’histoire coloniale italienne fait pourtant l’objet de nombreuses études, mais elles demeurent circonscrites à un cercle fermé d’historiens et de sociologues. L’absence de ce sujet dans l’enseignement semble relever d’une volonté d’effacer un passé collectif embarrassant, tout simplement.

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