Madagascar : sueurs froides à Tana durant la visite de Mohammed VI
En visite officielle à Madagascar, le roi du Maroc a continué à cultiver son image de souverain décontracté et accessible.
Arrivé à Antananarivo le 19 novembre, il s’est rendu plusieurs fois au marché, les jours suivants, sans autre protection que celle de ses deux gardes du corps, donnant des sueurs froides à son hôte, le président Hery Rajaonarimampianina, qui a tenté de l’en dissuader. Du 23 au 25 novembre, il a dîné à La Varangue, un restaurant du centre-ville, près de l’hôtel Colbert, où logeait une partie de la délégation marocaine, se prêtant au jeu des selfies avec les clients. Comme il l’avait fait en octobre en Tanzanie, le roi a prolongé son séjour officiel par des vacances privées.
Il s’est rendu à Antsirabe, ville située dans le centre de l’île et terre d’exil de son grand-père Mohammed V. Il y a lancé des projets sociaux et rénové une mosquée, qui porte désormais le nom de son aïeul. C’est aussi à la presse malgache qu’il a accordé sa première interview depuis onze ans – la dernière, accordée au quotidien espagnol El País, date de 2005 –, afin de marquer le retour du Maroc sur la scène africaine.
Quiproquo à l’OIF
L’avant-veille de l’ouverture du sommet de l’OIF, M6 a confié à des participants qu’il « ne prononcerai[t] pas de discours ». Le 26 novembre, alors qu’il était inscrit au programme de la séance plénière, il a quitté Antananarivo tôt le matin. Direction l’île de Nosy Be, au large de la côte nord-ouest, pour un séjour privé.
Son absence a donné lieu à diverses interprétations : était-ce par solidarité avec son allié saoudien, dont la demande d’adhésion à l’OIF a été ajournée ? en raison de la présence de l’Algérie, alors qu’elle n’est pas membre de l’organisation ? ou par réaction au discours moralisateur de Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, sur les atteintes aux droits des femmes et des LGBT en Afrique ?
Pour éteindre la polémique, Salaheddine Mezouar, le ministre marocain des Affaires étrangères, qui représentait son pays à ce sommet, a déclaré que la participation du souverain n’avait jamais été confirmée officiellement. La présidence malgache, qui ne semblait pas au courant du programme royal, a fini par indiquer que l’inscription du nom de Mohammed VI parmi les orateurs de ce sommet était simplement due à « une erreur d’organisation ».
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