Législatives en Côte d’Ivoire : cocktail explosif à Bouna

À Bouna, à 600 km au nord d’Abidjan, c’est autant le contexte social que l’issue électorale qu’il faut surveiller.

Alassane Ouattara devant le Golf Hotel, le 8 décembre 2010. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Alassane Ouattara devant le Golf Hotel, le 8 décembre 2010. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

VINCENT-DUHEM_2024

Publié le 16 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

De g. à dr. : Daniel Kablan Duncan, Mabri Toikeusse, Patrick Achi, Hamed Bakayoko, Pascal Affi N’Guessan, Amadou Gon Coulibaly, Jeannot Ahoussou-Kouadio, Maurice Kakou Guikahué. Assis, de g. à dr. : Guillaume Soro et Adama Bictogo. © ILLUSTRATION LAURENT BLACHIER POUR JA (PHOTOS VINCENT FOURNIER/JA ; ISSOUF SANOGO/AFP ; OLIVIER/JA ; BRUNO LEVY/JA)
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Législatives ivoiriennes : en ordre de bataille

Plus de mille candidats, dont beaucoup d’indépendants, retour du FPI, alliance RDR-PDCI… Ce 18 décembre, les premières élections de la toute jeune IIIe République vont redistribuer les cartes. Et esquisser le futur politique du pays.

Sommaire

Dans cet ancien bastion du PDCI repris par le RDR en 2011, la bataille entre Palé Dimanté et Camara Loukimane, deux enfants du pays, s’annonce serrée. Désigné par le RHDP, Loukimane est le secrétaire national du RDR chargé de la promotion des cadres. Ex-directeur général de la Sicogi, il a été suspendu en mars pour fraude. Loukimane bénéficiera de la présence sur sa liste du président des jeunes du RDR, Dah Sansan, élu il y a cinq ans sur la liste de la ministre du Plan et du Développement, Kaba Nialé.

Dimanté, cadre du PDCI, a lui fait fi des pressions de sa famille politique et se présente en indépendant. Une candidature payée au prix fort puisque celui que l’on surnomme « l’Éléphant du Bounkani » a été suspendu dans les fonctions qu’il exerçait jusque-là au bureau politique du PDCI. En 2010, Palé Dimanté s’était opposé à Henri Konan Bédié, qui avait choisi de soutenir Alassane Ouattara lors du second tour de la présidentielle, et avait appelé à voter pour Laurent Gbagbo. Il avait finalement été réintégré par son parti en 2012.

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Des tensions à prévoir

À Bouna, emblème d’une autre Côte d’Ivoire où cohabitent Peuls, Lobis, Koulangos et Malinkés, le scrutin se déroulera dans un contexte social explosif marqué par de fortes tensions. L’ensemble de la région est régulièrement secoué de violences meurtrières. En mars, des émeutes interethniques avaient fait une trentaine de morts et plus de quarante blessés.

Le 16 novembre, des affrontements entre la population et des membres des forces de sécurité ivoiriennes après un contrôle de routine à un barrage routier installé par au moins un membre des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) s’étaient soldés par la mort de quatre personnes à Niamoin, une localité du département de Doropo.

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