Côte d’Ivoire : l’ambassadeur français Georges Serre joue les prolongations

Alassane Ouattara a veillé personnellement à ce que l’ambassadeur français, qui lui est proche, reste en poste à Abidjan.

Au camp de Port-Bouët, 
à Abidjan. © Bruno LEVY pour JA

Au camp de Port-Bouët, à Abidjan. © Bruno LEVY pour JA

Christophe Boisbouvier

Publié le 21 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Georges Serre, l’ambassadeur de France à Abidjan, est-il « ouattariste » comme certains de ses prédécesseurs étaient « houphouétistes » ? Si Jacques Raphaël-Leygues et Michel Dupuch ont connu une longévité exceptionnelle à Abidjan – seize ans (1963-1979) pour le premier, quatorze ans (1979-1993) pour le second –, c’est parce qu’Houphouët ne voulait pas se séparer d’eux.

Auprès de chacun de ses homologues successifs à Paris – De Gaulle, Pompidou, Giscard et Mitterrand –, Houphouët insistait pour que le poste d’Abidjan ne « tourne » pas. C’était l’exception ivoirienne. De bonne source, Alassane Ouattara a profité de son tête-à-tête avec François Hollande à l’Élysée, le 22 novembre, pour le convaincre de ne pas rappeler Georges Serre dès ce mois de décembre. Arrivé à Abidjan en avril 2012, le diplomate français de 64 ans y restera jusqu’en juillet.

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Intérêts défendus

Dès 1988, au siège du FMI à Washington, le directeur Afrique Ouattara et l’assistant de l’administrateur français Serre sympathisent. En mai 2012, alors qu’Alassane Ouattara ne se console pas de la défaite de Nicolas Sarkozy en France, François Hollande voit tout l’intérêt de laisser à Abidjan ce diplomate à la fois marqué à gauche, très chaleureux et Ouattara-compatible.

Georges Serre défend-il plus les intérêts ivoiriens à Paris que les intérêts français à Abidjan ? « C’est absurde, rétorque un proche de l’ambassadeur. Il faut voir comment il se démène pour que toutes les entreprises françaises installées en Côte d’Ivoire soient payées par les grandes régies du pays. » Mais Georges Serre ne cache pas sa « ouattarophilie ». Le 14 juillet dernier, devant le chef de l’État ivoirien qui s’est déplacé à son ambassade, il salue la Côte d’Ivoire comme une « grande démocratie où chacun peut dire ce qu’il veut ».

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