Bande dessinée : les héritier de Hergé ne commettent plus les mêmes erreurs

Tintin, encore Tintin, toujours Tintin. Malgré les féroces critiques que continue de susciter l’album Tintin au Congo, publié originellement entre 1930 et 1931 dans Le Petit Vingtième, le dessinateur belge Hergé reste une référence du neuvième art.

Bleu de coloriage de l’illustration de couverture de l’album Le Crabe aux pinces d’or, gouache sur épreuve imprimée, 1942. © Hergé Moulinsart 2016

Bleu de coloriage de l’illustration de couverture de l’album Le Crabe aux pinces d’or, gouache sur épreuve imprimée, 1942. © Hergé Moulinsart 2016

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Publié le 4 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

Une exposition consacrée à Tintin au centre Georges Pompidou à Paris en décembre 2009. © JACQUES BRINON/AP/SIPA
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BD : dessine-moi le monde

Célébré dans une expo parisienne, le créateur de Tintin suscite toujours la polémique alors même que ses héritiers émancipés proposent une approche bien moins caricaturale de l’actualité contemporaine.

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Ses œuvres originales s’envolent dans les ventes aux enchères, avec un dernier record en date, 1,55 million d’euros pour une planche d’On a marché sur la lune chez Artcurial (Paris) en novembre 2016. Record qui doit sans doute beaucoup à la tenue de la grande exposition Hergé, au Grand Palais (jusqu’au 15 janvier), à deux pas de la maison de vente…

Une offre diversifiée

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Mais relire Hergé, se replonger dans son histoire personnelle comme dans ses créations, c’est aussi se donner la possibilité de mesurer le chemin parcouru depuis. Car si Georges Rémy voyageait souvent par procuration au pays des clichés, les auteurs-dessinateurs d’aujourd’hui ne peuvent guère être accusés des mêmes légèretés coupables. En France et en Belgique, grands pays de la BD avec les États-Unis et le Japon, l’offre actuelle est d’une époustouflante diversité, avec des albums pouvant mettre en case l’humour le plus potache comme l’actualité la plus noire.

« À la fin des années 1990, quand nous avons fondé l’Association, notre but était de faire en BD ce qui se fait dans les autres domaines de la littérature, explique le dessinateur David B. (L’Ascension du haut mal). Jusque-là, le monde de la BD était resté cantonné dans le domaine de la fiction et on avait envie de l’ouvrir à autre chose. » Le succès public a suivi, notamment avec Persepolis, de Marjane Satrapi, publié entre 2000 et 2003.

Nouveau public

Aujourd’hui, dessinateurs et scénaristes ont investi tous les domaines : reportage, enquête historique, biographie, essai, fiction politique, conte, roman, etc. Comme l’explique Jean-Pierre Filiu, spécialiste de l’Islam et scénariste de plusieurs BD (Le Printemps des Arabes et La Dame de Damas avec Cyrille Pomès, Les Meilleurs Ennemis avec David B.), « Il ne s’agit pas de toucher un « plus large public » mais de s’adresser à un public différent, qui n’irait pas forcément vers des essais en sciences humaines ».

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Actualité oblige, le Moyen-Orient est omniprésent dans la production contemporaine, certes à bonne distance de la vision exotique et caricaturale qu’en proposait Hergé, mais dans l’ombre portée d’un pessimisme inquiétant.

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