Investir dans la jeunesse

Toutes les entreprises actives sur le continent le disent : l’une des principales difficultés est de trouver localement des compétences.

Des enfants congolais s’entraînent à la boxe au stade Tata Raphael à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo, lieu mythique ou s’est déroulé le « combat du siècle » entre Mohamed Ali et Georges Foreman le 30 octobre 1974. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Des enfants congolais s’entraînent à la boxe au stade Tata Raphael à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo, lieu mythique ou s’est déroulé le « combat du siècle » entre Mohamed Ali et Georges Foreman le 30 octobre 1974. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Julien_Clemencot

Publié le 9 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Ouverture des pages éco de JA 2920 © Jeune Afrique
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Croissance : qu’avons nous fait de nos quinze glorieuses

L’effondrement des matières premières a douché l’enthousiasme qui faisait du continent la terre de toutes les opportunités. Face au pessimisme ambiant, Jeune Afrique dresse le bilan de quinze ans d’essor économique, identifiant les difficultés sans oublier les avancées.

Sommaire

Si l’Afrique a réalisé d’impressionnants progrès – en 2014, 80 % des Subsahariens de 6 à 11 ans fréquentaient le cycle primaire, contre 57 % en l’an 2000 –, plus de 31 millions d’enfants restent encore exclus du système éducatif.

Et pour cause, l’Afrique fait face à un défi démographique inédit tant par son ampleur que par sa vitesse. Dans beaucoup de pays subsahariens, le taux d’accroissement de la population est encore de 3 % par an et les moyens donnés à l’école sont insuffisants. En 2005, les membres de l’Union africaine s’étaient engagés à affecter au moins 20 % de leur budget à l’éducation.

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En moyenne, 17% du budget consacrés à l’éducation

Plus d’une décennie plus tard, la moyenne subsaharienne s’établit à 17 %, alors que la part du financement supportée par les ménages ne cesse d’augmenter, exacerbant les inégalités. Faute de moyens humains et matériels, l’accès aux cycles secondaires reste limité. Et même si seule une minorité poursuit ses études après le bac, les universités sont déjà débordées. À l’université de Dakar, il y a quatre fois plus d’inscrits que de places théoriques.

Beaucoup d’enfants quittent donc l’école sans aucune qualification et, parmi les diplômés, nombreux sont ceux qui n’ont pas acquis les compétences qui leur permettraient une insertion facile dans la vie active. Les difficultés de l’enseignement public incitent les États à favoriser le développement d’écoles privées. Mais faute d’encadrement, leurs niveaux sont très inégaux.

Favoriser l’accès aux formations professionnelles et aux nouvelles technologies

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La généralisation d’un ­internet haut débit laisse cependant un espoir à ceux qui misent sur les nouvelles technologies pour révolutionner l’école. Et du côté des entreprises, on milite pour une revalorisation des enseignements professionnels. Selon McKinsey, « le continent devrait recruter environ 33 millions d’élèves du secondaire par année dans les programmes de formation professionnelle d’ici à 2025, contre 4 millions en 2012. Les gouvernements ont un rôle clé à jouer pour faire en sorte que les systèmes d’éducation et de formation développent ces compétences professionnelles. »

Le message commence à être entendu. Mais les décideurs africains devront faire un aggiornamento de leur politique d’éducation pour que le continent profite réellement du dividende démographique annoncé.

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