Pierre Gattaz : « Il faut venir en Afrique pour trente ans, pas pour six mois »

Trois ans après la publication du rapport « Afrique-France, un partenariat pour l’avenir », comment a évolué ce fameux modèle de collaboration entre les deux rives de la Méditerranée ? L’avis de Pierre Gattaz, président du Medef français.

Pierre Gattaz, président du Medef. © Fred Dufour/AP/SIPA

Pierre Gattaz, président du Medef. © Fred Dufour/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 13 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement sont présents à Bamako pour le 27e sommet Afrique-France, les 13 et 14 janvier. © Sommet Afrique France
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Afrique – France : quel avenir ?

Le sommet – le dernier de François Hollande – qui se tenait à Bamako les 13 et 14 janvier est l’occasion d’établir l’état des lieux des relations entre Paris et le continent. Mais aussi d’envisager leur évolution.

Sommaire

Jeune Afrique : Pourquoi multipliez-vous les voyages sur le continent pour les adhérents du Medef ?

Pierre Gattaz : Nous représentons directement ou indirectement 750 000 entreprises, dont une majorité de PME que je m’efforce d’emmener à l’étranger pour leur redonner le goût de l’export. Ce n’est pas de repli sur soi dont la France a besoin, mais de plus de mondialisation.

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Notre délégation au Forum économique de Bamako est généraliste et offre un large éventail : des grandes entreprises du CAC 40 aux PME et aux start-up, en passant par les instituts de formation. L’Afrique doit importer des équipements à installer et à entretenir, mais elle doit aussi pouvoir les produire. Il lui faut donc former les bac + 2 et les travailleurs manuels qui lui manquent.

Il faut venir en Afrique pour trente ans, pas pour six mois

Comment analysez-vous les réticences françaises à investir en Afrique ?

Il existe des problèmes de sécurité, d’instabilité politique et de corruption qu’il convient néanmoins de relativiser, car ces difficultés se retrouvent dans de nombreux pays. Et elles ne sont pas insurmontables. Dans certains pays, le contexte est plus facile, au Maroc ou en Côte d’Ivoire par exemple. Il est plus complexe dans d’autres, comme le Nigeria, où n’importe qui ne peut pas s’implanter.

Croyez-vous que le partenariat public-privé peut suppléer au manque de capitaux nécessaires au développement du secteur privé africain ?

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Il faut surtout continuer à creuser dans cette direction. L’État ne peut pas tout faire, et la France comme l’Afrique ont tout à y gagner. Aux entrepreneurs de rechercher les opportunités. Mais pour cela il faut s’inscrire dans la durée et venir en Afrique pour trente ans, pas pour six mois.

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