Slim Othmani : « Les PME sont un pivot essentiel » de la relation France – Algérie
Trois ans après la publication du rapport « Afrique-France, un partenariat pour l’avenir », comment a évolué ce fameux modèle de collaboration entre les deux rives de la Méditerranée ? L’avis de Slim Othmani, homme d’affaires et président du conseil d’administration de NCA Roubia.
Afrique – France : quel avenir ?
Le sommet – le dernier de François Hollande – qui se tenait à Bamako les 13 et 14 janvier est l’occasion d’établir l’état des lieux des relations entre Paris et le continent. Mais aussi d’envisager leur évolution.
Jeune Afrique : Comment jugez-vous l’état des rapports entre les secteurs privés français et algérien ?
Slim Othmani : Ils sont très étroits, beaucoup plus qu’on ne le pense, professionnellement et humainement. J’irais presque jusqu’à parler de symbiose. Très souvent, des chefs de PME algériennes se déplacent en France dans la journée pour aller rencontrer leur fournisseur, un partenaire ou un associé.
Et beaucoup de techniciens français viennent porter assistance à des PME algériennes. Nous pourrions être tentés de ne voir que les relations entre grands groupes, mais le cadre constitué par les PME est un pivot essentiel de la relation bilatérale dans le domaine économique, tout comme la communauté algérienne en France.
Globalement, la France n’est pourtant plus le premier partenaire de l’Algérie…
Tout le monde répète que la France a perdu sa place en Algérie au profit de la Chine, mais n’oublions pas l’explosion du volume des échanges. N’oublions pas non plus l’existence de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne, dont les acteurs français ont su tirer bénéfice. Il est remis en question car perçu comme défendant trop les intérêts de l’Europe, mais un tel accord n’est pas statique.
Que faudrait-il pour assurer un développement optimal de ces rapports ?
De plus en plus de PME françaises ou franco-algériennes s’implantent en Algérie. Mais elles ne sautent pas le pas assez rapidement et avec autant de conviction qu’elles le devraient, compte tenu des opportunités existantes.
Bien sûr, l’environnement des affaires est complexe en Algérie, et travailler avec la bureaucratie locale peut être éreintant. Mais je me projette sur les cinq ou dix prochaines années, et, malgré le prix à payer, les retombées peuvent être très intéressantes. Les acteurs économiques doivent le comprendre.
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