Jean-Michel Severino : « Un rapport d’égal à égal s’est lentement imposé entre la France et le continent africain »

Trois ans après la publication du rapport « Afrique-France, un partenariat pour l’avenir », comment a évolué ce fameux modèle de collaboration entre les deux rives de la Méditerranée ? L’avis de Jean-Michel Severino, ancien directeur de l’AFD, aujourd’hui à la tête du groupe d’impact investing dédié aux PME « Investisseurs et Partenaires ».

Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs et Partenaires., lors de l’émission Eco d’ici, éco, d’ailleurs, en septembre 2016 © Vincent Fournier/JA

Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs et Partenaires., lors de l’émission Eco d’ici, éco, d’ailleurs, en septembre 2016 © Vincent Fournier/JA

fxf

Publié le 13 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement sont présents à Bamako pour le 27e sommet Afrique-France, les 13 et 14 janvier. © Sommet Afrique France
Issu du dossier

Afrique – France : quel avenir ?

Le sommet – le dernier de François Hollande – qui se tenait à Bamako les 13 et 14 janvier est l’occasion d’établir l’état des lieux des relations entre Paris et le continent. Mais aussi d’envisager leur évolution.

Sommaire

Jeune Afrique : Comment évoluent les relations économiques entre l’Afrique et la France ?

Jean-Michel Severino : L’Afrique se démocratise et se privatise pour le meilleur. De plus en plus de dirigeants africains de petites et moyennes entreprises ne font pas partie de clans proches du pouvoir et sont en outre beaucoup plus à l’écoute des attentes des consommateurs.

la suite après cette publicité

Un rapport d’égal à égal s’est aussi lentement imposé dans les relations économiques entre l’Afrique et la France. Beaucoup d’investisseurs français, certes encore maladroits parfois, font davantage profil bas. Et puis, il y a toute la diaspora qui revient pour faire des affaires : même si cela reste modeste quantitativement, son engagement est symboliquement important.

Qu’est-ce qui a fondamentalement changé ?

Le contexte est marqué par l’effondrement des cours des matières premières. Or l’activité française sur le continent s’est diversifiée. Autrefois, elle était liée à des secteurs bien précis, comme les matières premières justement, le génie civil ou la banque, et se limitait à quelques équipementiers, des négociants et Bolloré !

Mais d’autres investisseurs sont apparus, notamment à travers le développement du B to C. Les relations commerciales ne concernent plus seulement les États, comme c’était le cas avant, mais sont davantage tournées vers le grand public africain.

la suite après cette publicité

Est-ce à dire qu’on est sorti de la fameuse « Françafrique » ?

Ce terme n’est pas forcément négatif. S’il s’agit de portage de mallettes pleines de billets aux politiques, c’est effectivement un système détestable. Si cette expression résume des échanges économiques basés sur une vieille relation d’amitié, de proximité géographique et historique, je ne vois pas ce qu’il y a de mal, au contraire, et ça ne cessera pas.  Propos recueillis par François-Xavier Freland

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image