Sommet Afrique – France à Bamako : une rencontre sous très haute sécurité

L’organisation de la rencontre au Mali constitue un pari immense compte tenu des nombreux obstacles sécuritaires.

Un soldat malien à Bamako, le 9 octobre 2016. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Un soldat malien à Bamako, le 9 octobre 2016. © Baba Ahmed/AP/SIPA

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Publié le 13 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement sont présents à Bamako pour le 27e sommet Afrique-France, les 13 et 14 janvier. © Sommet Afrique France
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Afrique – France : quel avenir ?

Le sommet – le dernier de François Hollande – qui se tenait à Bamako les 13 et 14 janvier est l’occasion d’établir l’état des lieux des relations entre Paris et le continent. Mais aussi d’envisager leur évolution.

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Réunir plus de 3 000 participants dans une soixantaine de délégations emmenées par plusieurs chefs d’État pour discuter du partenariat pour la paix et l’émergence entre les pays africains et la France, le défi s’annonçait immense pour les autorités maliennes.

Difficile, en effet, d’organiser un événement d’une telle ampleur dans un pays qui reste l’une des cibles privilégiées du terrorisme international. Depuis l’opération Serval en janvier 2013, remplacée par Barkhane en 2014, les actes terroristes se sont succédé au Mali, compliquant la renaissance du pays.

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Une situation sécuritaire inquiétante

La prise d’otages revendiquée par Aqmi, qui avait fait un peu plus de vingt morts à l’hôtel Radisson Blu le 20 novembre 2015, avait particulièrement marqué les esprits. Notamment du côté des investisseurs étrangers, qui ont déserté le Mali pendant plusieurs mois.

La date du sommet Afrique-France, prévu initialement en janvier 2016, a même dû être décalée d’un an pour des raisons de sécurité. Pourtant, malgré ce climat, le rendez-vous, un moment envisagé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, aura finalement bien lieu à Bamako, en présence d’importantes délégations d’investisseurs africains et français, dont les représentants du Medef.

Le pays se reconstruit lentement depuis l’élection présidentielle de juillet 2013, marquée par la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta et le retour des institutions qui s’est ensuivi. Autrefois principale source de déséquilibre, le Nord a retrouvé un peu de sérénité grâce notamment à l’accord de paix et de réconciliation, signé en juin 2015, entre les différents mouvements armés et les autorités maliennes.

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Quelques signes encourageants

Et si, sur le terrain, la paix tarde à se faire sentir, le programme de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion (DDR), qui prévoit la réintégration des ex-combattants dans les rangs de l’armée ainsi que dans la vie civile, devrait enfin être mis en œuvre. Le Mécanisme opérationnel conjoint (MOC), qui prévoit la mise en place de patrouilles mixtes, est déjà effectif dans la région de Gao.

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Autre signe positif, les élections municipales, maintes fois reportées, ont finalement eu lieu le 20 novembre dernier, malgré un taux record d’abstention atteignant plus de 25 % et quelques violences meurtrières.

Enfin, symbole d’une unité presque retrouvée, l’ancien président Amadou Toumani Touré, renversé en mars 2012 par un coup d’État et toujours en exil à Dakar, pourrait revenir assez rapidement au Mali. Fin décembre, l’Assemblée nationale a voté majoritairement l’abandon des poursuites judiciaires pour haute trahison.

En cette mi-janvier, durant deux jours, Bamako, « ville propre » en même temps que « hub d’affaires » grâce aux efforts d’assainissement général et à l’amélioration des infrastructures, devient la capitale de l’Afrique. Presque un miracle, après tant de péripéties.

François Hollande, le président français, qui a renoncé à se représenter, et Ibrahim Boubacar Keïta, qui, à deux ans du prochain scrutin malien, hésite encore, peuvent, au moins l’espace d’un sommet, faire taire les critiques les plus véhémentes sur leur « immobilisme ».

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