Algérie : Chadli Bendjedid, le plus africain des présidents algériens

De tous les chefs d’État algériens, le successeur de Houari Boumédiène fut celui qui s’impliqua le plus dans les affaires du continent.

C’est à l’Algérie que Nelson Mandela réserva sa première visite après sa libération, en mai 1990. © abdelhak senna/AFP

C’est à l’Algérie que Nelson Mandela réserva sa première visite après sa libération, en mai 1990. © abdelhak senna/AFP

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Publié le 19 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Arrivé au pouvoir en 1979 après la mort de Houari Boumédiène, Chadli Bendjedid (décédé en octobre 2012) fut, de l’avis de l’un de ses anciens collaborateurs, « le plus africain des présidents algériens ». Au cours des treize années qu’il a passé au palais d’El-Mouradia, Chadli a sillonné presque tout le continent, effectuant d’innombrables visites officielles ou d’État.

« Il comptait de nombreux amis parmi les dirigeants africains, ajoute encore cet ex-collaborateur. Durant par exemple le conflit qui a opposé la Tanzanie à l’Ouganda, l’Algérie a offert ses bons offices, faisant notamment transporter des prisonniers tanzaniens à bord d’avions de la compagnie nationale. »

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Une diplomatie subsaharienne active

La diplomatie algérienne a également joué un rôle prépondérant dans l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1982, au grand dam du Maroc, qui décida de claquer la porte deux ans plus tard. « À l’époque, on ne dénombrait pas moins de trente-quatre commissions mixtes de coopération économique, scientifique et culturelle avec des pays du continent », détaille un ancien ministre.

Événement phare de l’ère Chadli, la venue, en mai 1990, en Algérie, de Nelson Mandela, qui tenait à effectuer sa première visite après sa libération dans ce pays, qu’il a connu à la fin des années 1950.

Bien qu’il ne soit resté que trois ans et demi à la tête de l’État (novembre 1995-avril 1999) et en dépit de la guerre civile, le président Liamine Zéroual s’est rendu dans plusieurs pays subsahariens, notamment au Mali, au Niger et en Mauritanie. C’est sous sa présidence que l’Algérie a obtenu l’organisation du 35e sommet de l’OUA, qui devait se tenir fin 1998 à Alger.

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Sauf que Zéroual, démissionnaire depuis septembre de cette année-là, a décidé de le reporter à juillet 1999. À ses conseillers qui s’étonnaient de ce report, le président confia : « Je laisse l’organisation du sommet à mon successeur. Ce serait un bon démarrage pour lui. » Pour la petite histoire, Zéroual a décidé de renoncer à la présidence de la République un soir de septembre 1998 alors qu’il se trouvait en Namibie.

Effacement de dette

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Contrairement à ses prédécesseurs, le président Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999, n’a effectué aucune visite officielle ou d’État en Afrique subsaharienne. En revanche, il a fait un geste à l’égard de quatorze pays (Bénin, Burkina Faso, Congo, Éthiopie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Mali, Mozambique, Niger, São Tomé-et-Príncipe, Sénégal, Seychelles et Tanzanie) en effaçant leur dette pour un montant total de 902 millions de dollars.

« Ce geste concret d’entraide s’inscrit dans le cadre de la solidarité africaine et illustre la volonté politique du gouvernement algérien d’assumer pleinement son engagement en faveur de la promotion économique et sociale du continent », expliquait, en mai 2013, Amar Belani, alors porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, avant d’être nommé ambassadeur à Bruxelles.

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