Diplomatie : la confiance de retour entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite

Malgré quelques points de discorde, le réchauffement entre les deux pays, depuis longtemps hostiles, est aujourd’hui bien réel.

Les chefs de la diplomatie Ramtane Lamamra (à dr.) et Adel al-Jubeir, à Alger, le 31 décembre 2016. © zemri mohamed bachir/Anadolu Agency/AFP

Les chefs de la diplomatie Ramtane Lamamra (à dr.) et Adel al-Jubeir, à Alger, le 31 décembre 2016. © zemri mohamed bachir/Anadolu Agency/AFP

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Publié le 1 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Le roi Saoudien, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, avec le Premier ministre des Émirats arabes unis, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, à Abu Dhabi, le 4 décembre 2016. © AP/SIPA
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Arabie Saoudite : jusqu’ici tout va bien…

Entre la chute de l’économie due à la crise pétrolière, son enlisement militaire au Yémen et la défaite des rebelles Syriens à Alep soutenus par Riyad, la monarchie des Saoud semble en perte de vitesse. Ce qui ne l’empêche pas de voir ses relations diplomatiques avec le Maghreb progresser.

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Si cet épisode est resté confidentiel, il n’en illustre pas moins une nette évolution dans les relations entre l’Algérie et l’Arabie saoudite. Dans le courant de 2015, les services de renseignements algériens recueillent des informations sur des jihadistes installés en Syrie qui planifiaient des attentats-suicides à La Mecque. Ils alertent aussitôt leurs homologues saoudiens en leur livrant les détails des attaques en préparation, permettant ainsi de prévenir un carnage dans la ville sainte.

Il y a vingt-cinq ans, pareille coopération dans la lutte contre le terrorisme aurait sans doute été impossible tant les Algériens soupçonnaient, voire accusaient, Riyad de soutenir et de financer les Groupes islamiques armés (GIA). Aujourd’hui, les relations entre Alger et Riyad se sont apaisées, tant et si bien que le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, en visite en Arabie saoudite en novembre 2016, les a qualifiées d’« excellentes ».

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Gestion des conflits

Mais derrière ce langage policé et diplomatique, des pommes de discorde demeurent. Fidèle à sa doctrine de non-alignement, Alger s’est frontalement opposé à Riyad sur la question syrienne. En novembre 2011, l’Algérie a refusé de se conformer à la décision de la Ligue arabe de suspendre le régime de Bachar al-Assad et de rappeler son ambassadeur à Damas. Les responsables algériens sont d’ailleurs les seuls dirigeants arabes à maintenir le contact avec le président syrien.

Deuxième sujet de désaccord : la guerre au Yémen. Les autorités algériennes ont refusé d’y envoyer des troupes dans le cadre de la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite. Tout comme elles ont refusé de classer le Hezbollah libanais parmi les organisations « terroristes », comme le préconisent les monarchies du Golfe sous la houlette des Saoudiens.

Enfin, la décision de Riyad d’augmenter sa production pétrolière en 2014 a aussitôt provoqué la chute des cours de l’or noir dès l’été 2014 et une grave crise financière en Algérie. Durement touchés, les Algériens ont dû faire le forcing auprès des Saoudiens pour obtenir d’eux qu’ils acceptent une réduction des quotas de production susceptible de faire remonter les cours. Le plaidoyer algérien était même au cœur du voyage de Sellal en Arabie saoudite.

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Diplomatie en bon ami 

Mais au-delà des divergences sur certaines questions internationales, le royaume wahhabite entretient d’excellentes relations avec certains dirigeants algériens, notamment le président Abdelaziz Bouteflika. Au cours de sa « traversée du désert » dans les années 1980, ce dernier a ainsi pu compter sur l’aide de son ami Ahmed Zaki Yamani, alors ministre saoudien du Pétrole. Mohamed Ibn Nayef, prince héritier et ministre saoudien de l’Intérieur, passe souvent ses vacances en Algérie, alors que d’autres dignitaires wahhabites s’y rendent pour de longues parties de chasse à l’outarde et à la gazelle.

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