Maroc-Arabie Saoudite : des relations diplomatiques à toute épreuve

Sur le plan diplomatique, Rabat ne refuse presque rien aux Saoud, qui le lui rendent bien.

Mohammed VI avec le roi Salman, le 21 août 2015, à Tanger. © MAP

Mohammed VI avec le roi Salman, le 21 août 2015, à Tanger. © MAP

fahhd iraqi

Publié le 1 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Le roi Saoudien, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, avec le Premier ministre des Émirats arabes unis, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, à Abu Dhabi, le 4 décembre 2016. © AP/SIPA
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Arabie Saoudite : jusqu’ici tout va bien…

Entre la chute de l’économie due à la crise pétrolière, son enlisement militaire au Yémen et la défaite des rebelles Syriens à Alep soutenus par Riyad, la monarchie des Saoud semble en perte de vitesse. Ce qui ne l’empêche pas de voir ses relations diplomatiques avec le Maghreb progresser.

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«Entre le Maroc et l’Arabie saoudite, les relations diplomatiques sont aussi solides que les hautes murailles du palais du roi Salman à Tanger. » Ainsi ce diplomate résume-t-il les rapports entre Rabat et Riyad. Au royaume chérifien, les Saoudiens sont chez eux. Les dernières années du règne de feu Abdallah Ibn Abdelaziz avaient en effet été régulièrement ponctuées de séjours de convalescence dans sa résidence d’Agadir.

Son successeur, le roi Salman, lui, s’installe chaque été avec sa cour dans son somptueux palais de Tanger, auquel le New York Times a récemment consacré un article pour illustrer « la folie dépensière » des Saoud. De cette forteresse qui surplombe le détroit de Gibraltar, le monarque saoudien peut gérer les affaires courantes de son royaume et même recevoir des invités étrangers, comme en août 2016 Nicolas Sarkozy, alors candidat à la primaire de la droite française.

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Politique étrangère commune

« Cette relation fraternelle qui a toujours existé entre les deux familles royales facilite et renforce les relations diplomatiques entre les deux pays, explique Cherkaoui Roudani, universitaire spécialiste des questions internationales. En outre Rabat et Riyad sont sur la même longueur d’onde concernant les différentes questions internationales, et la coopération entre les deux capitales couvre presque tous les domaines. »

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Le Maroc a été l’un des premiers pays à envoyer des contingents militaires pour la coalition dirigée par l’Arabie saoudite pour mater la rébellion houthiste au Yémen. En septembre 2016, le ministère marocain des Affaires étrangères avait réitéré son soutien à Riyad dans sa gestion du hajj, en réponse aux critiques adressées par le guide suprême iranien aux « gardiens des lieux saints ». Car, dans la guerre larvée opposant Téhéran à Riyad sur fond d’éternel conflit entre chiites et sunnites, Rabat a depuis longtemps choisi son camp. Et l’Arabie saoudite le lui rend bien, qui est l’un de ses principaux soutiens dans l’affaire du Sahara.

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L’alliance entre les deux pays va au-delà des relations bilatérales. Riyad avait abrité, en avril 2016, le premier sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc, liés par un accord de partenariat stratégique depuis novembre 2012. Accord qui s’est matérialisé par l’octroi de 5 milliards de dollars de dons au Maroc pour le financement de projets de développement. L’Arabie saoudite y avait contribué à hauteur de 1,25 milliard de dollars.

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