Cinéma : « L’Ascension », l’histoire vraie d’un banlieusard parti à l’assaut de l’Everest
Le surpassement de soi, l’intégration de l’autre, une belle histoire d’amour : avec « L’Ascension », Ludovic Bernard propose un film haut perché, à 8 848m au dessus de l’Everest.
Samy, banlieusard de la région parisienne, ne parvient pas plus à convaincre la belle Nadia de ses sentiments qu’à lui faire avouer qu’elle en éprouve aussi pour lui. Impossible de conquérir celle dont il est fou amoureux ? C’est ce qu’il croit, au point de lui déclarer : « Je ferais n’importe quoi pour toi. Je monterais à l’Everest s’il le fallait ». « Chiche ? » lui répond-elle dans un éclat de rire devant la barre HLM qu’ils habitent tous deux.*
L’incroyable aventure commence. Car Samy, sans qu’elle le sache, la prend au mot et, après avoir réussi à convaincre un sponsor de le financer et une radio locale de le soutenir, entreprend de relever cet invraisemblable défi. Alors qu’il n’a jamais mis un pied à la montagne, il va tenter de partir de La Courneuve – altitude : 29 m – pour rejoindre le toit du monde – 8 848 m – en faisant croire qu’il est un alpiniste chevronné. Et, contre toute attente, il va devenir une gloire locale, puis nationale, au fur et à mesure de sa progression vers le sommet !
Une histoire vraie
L’Ascension, on l’a compris, ressemble fort à ce que les Américains appellent un feel good movie, film de fiction se terminant nécessairement par un happy end et vous aidant à conserver ou à retrouver le moral grâce à ses héros positifs. L’histoire qu’il raconte, pourtant, est inspirée d’une histoire vraie, qui fut celle, non pas d’un Noir comme Samy, mais d’un Beur franco-algérien nommé Nadir Dendoune. Celui-ci, devenu depuis lors collaborateur occasionnel de Jeune Afrique, a effectivement réussi en 2008 l’exploit inédit de gravir l’Everest sans aucune expérience de la montagne. Et c’est le livre qu’il a écrit – Un tocard sur le toit du monde (Lattès, 2010) – qui a inspiré ce film.
Très librement il est vrai, puisque l’histoire d’amour romantique supposée justifier le défi du héros est totalement inventée. Nadir Dendoune ne voulait impressionner que sa famille, et surtout lui-même, en démontrant qu’un « oublié de la République » peut se dépasser, réussir un pari insensé et éblouir ses contemporains sans être forcément rappeur ou footballeur.
Peu importe : c’est avant tout la tchatche et le courage de Nadir alias Samy (joué par le nouvel as du stand-up Ahmed Sylla, excellent dans le rôle) qui font le prix de ce long-métrage grand public souvent drôle, parfois poignant et toujours sympathique.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles