Cameroun : la famille Muna monte au créneau pour les droits des anglophones

La réforme du code civil initiée par le ministère des Affaires sociales se heurte aux revendications de la population anglophones du pays, qui se sent mise en l’écart et réclame des droits.

Le centre-ville de Yaoundé, au Cameroun, devant la Primature (photo d’illustration). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Le centre-ville de Yaoundé, au Cameroun, devant la Primature (photo d’illustration). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Publié le 24 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

Alors que la crise sociopolitique bat son plein dans les régions anglophones, où internet a été coupé à la mi-janvier, au sein du gouvernement, durs et modérés s’affrontent à fleurets mouchetés sur la réforme en cours du code civil. Jean Foumane Akame, l’influent conseiller juridique de Paul Biya, s’oppose à Laurent Esso, le ministre de la Justice, qui veut fondre des éléments du droit anglophone dans ce texte.

Une idée qui heurte les avocats anglophones, dont l’une des revendications est la meilleure application de la Common Law dans les cours et tribunaux camerounais. Le président Biya devra trancher. Pour l’heure, les « faucons » ont eu gain de cause en faisant interdire, le 17 janvier, le Southern Cameroon National Council (SCNC) et le consortium réunissant les avocats et les enseignants grévistes, au motif que ceux-ci exigeaient respectivement indépendance et fédéralisme.

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Le Consortium de la société civile, en grève dans les régions anglophones, a engagé le cabinet Muna, Muna and Associates pour défendre ses membres arrêtés le 17 janvier et conduits au secrétariat d’État à la Défense de Yaoundé. L’ancien bâtonnier et homme politique Bernard Muna, qui fut un influent conseiller de John Fru Ndi, se démène pour qu’ils soient libérés, tandis que son frère, Akéré Muna, s’emploie sur le plan diplomatique à éviter l’escalade.

Le 19 janvier, il a déjeuné avec l’ambassadeur des États-Unis, avant de s’envoler dans la soirée pour Londres via Paris. Les propositions du fils de Salomon Tandeng Muna, qui fut vice-président de la république fédérale du Cameroun et l’un des artisans anglophones de la réunification, s’inspirent de la méthode canadienne vis-à-vis du Québec.

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