Esclavage : connaissez-vous Angelo Soliman ou Joseph Bologne de Saint-George ?

Au XVIIIe siècle, Angelo Soliman, Ignatius Sancho ou encore Joseph Bologne de Saint-George ont bouleversé les consciences par leur talent et leur intelligence.

Angelo Soliman © Wikipedia/DR

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Publié le 31 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Joseph Bologne de Saint-George (1745-1799), Paris

Joseph Bologne de Saint-George © Wikipedia/CC

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Vraisemblablement né en Guadeloupe en 1745, Joseph Bologne de Saint-George fut un honnête homme accompli : escrimeur hors pair, il était aussi un musicien exceptionnel, violoniste, compositeur, chef d’orchestre.

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Né esclave d’un père colon et d’une mère d’origine africaine, il arriva fort jeune en France, où il reçut une éducation de jeune aristocrate dans sa famille adoptive, chez Nicolas Texier de la Boëssière. Exilé au Royaume-Uni au début de la Révolution française, il rentre en France et s’engage avec la Légion franche des Américains. Abolitionniste, il est emprisonné durant la Terreur mais échappe à la mort – qui finira par le prendre le 12 juin 1799.

Ignatus Sancho (1729-1780), Londres

Ignatius Sancho © Wikipedia/CC

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Né sur un navire négrier en 1729, très jeune orphelin de père et de mère, Ignatius Sancho fut emmené au Royaume-Uni, où il travailla au service de la famille Montagu. Le second duc de Montagu, impressionné par ses qualités intellectuelles, l’encouragea à lire et à étudier.

Passionné de musique, de poésie, de littérature, Sancho se maria dans les années 1760 avec Ann Osborne et eut sept enfants. C’est un peu plus tard qu’il écrivit au révérend Laurence Sterne, auteur de Vie et opinions de Tristram Shandy, pour l’encourager à mettre sa plume au service de la cause abolitionniste. Leur correspondance fit connaître Sancho du grand public. Auteur de plusieurs pièces, premier Noir à voter lors d’une élection britannique, il fut surnommé « le nègre extraordinaire ». Ses lettres ont été publiées à titre posthume, deux ans après sa mort.

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Angelo Soliman (1721-1796), Vienne 

Angelo Soliman © Wikipedia/CC

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Extraordinaire destin que celui d’Angelo Soliman ! Né dans les années 1720 dans le nord-est du Nigeria actuel, il fut très jeune mis en esclavage par des Européens, racheté à 10 ans par un couple riche, éduqué, puis offert au Feldmarschall Johann Georg Christian von Lobkowitz, qui en fit son valet et son fidèle compagnon. Entré au service de Joseph Wenceslas de Liechtenstein en 1753, il devint chef des valets.

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En faveur auprès de l’empereur Joseph II, il tomba un temps en disgrâce pour s’être marié en secret, en février 1768. Cinq ans (et deux enfants) plus tard, le nouveau prince, François-Joseph Ier de Liechtenstein, le prit à son service. Franc-maçon, Angelo Soliman meurt en 1796 : alors que ses viscères sont enterrés, sa peau est utilisée pour fabriquer un mannequin d’« homme sauvage », paré de plumes et de coquillages, qui sera exposé dans un cabinet de curiosités de Vienne jusqu’en 1806. Le mannequin finira brûlé lors de l’insurrection d’octobre 1848.

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