Procès Gbagbo : à la CPI, une justice sans précipitation…
Entamé le 28 janvier 2016, le procès de Laurent Gbagbo et de l’ancien chef des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité sera-t-il aussi long que celui du Congolais (RD Congo) Jean-Pierre Bemba, qui avait duré près de six ans ?
Sur les 138 témoins cités par le procureur, seule une trentaine a défilé devant les juges. À ce rythme, les auditions de l’accusation pourraient s’achever courant 2019. Ce sera alors au tour de la défense de présenter ses témoins. S’il est aujourd’hui impossible de faire un pronostic sur l’issue du procès, plusieurs témoignages ont nourri la suspicion sur la solidité du dossier qui se trouve entre les mains de la procureure.
« Aucun témoin n’a pour le moment apporté la preuve de l’implication directe de Laurent Gbagbo dans les événements mis en avant. Certains l’ont même dédouané ou ont affirmé avoir reçu de l’argent pour venir témoigner », commente l’ancien diplomate français Laurent Bigot.
Procédures lentes
« La procédure est très lente, c’est vrai. Mais il en est ainsi avec la CPI, on le savait depuis le début. Et puis il ne faut pas exagérer les quelques couacs de l’accusation. Cela arrive dans tous les procès », répond Jean-Paul Benoit, avocat, avec Jean-Pierre Mignard, de l’État ivoirien.
Si la Côte d’Ivoire ne participe pas au procès, les deux bâtonniers suivent de près son avancée, rencontrent régulièrement la procureure (la prochaine fois, ce sera en mars) et informent le président Alassane Ouattara au moyen de notes d’analyses.
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