Stratégie : au Cameroun, Ôpur fait une percée dans le secteur de l’eau potable
La marque du magnat Nana Bouba Djoda a su s’imposer sur un marché de l’eau embouteillée très concurrentiel. Parmi ses coups d’éclat : un contrat de sponsoring avec la Fecafoot.
Le dessalement se démocratise au Sud
Dans un contexte d’explosion de la demande et de dérèglement climatique, cette technologie, autrefois coûteuse, apparaît peu à peu comme une solution alternative pour approvisionner les pays subsahariens en eau.
Ce 5 février, à quelques heures de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football à Libreville, Amine Mohamadou, la chef du département marketing de Nana Bouba Group (NBG, 205 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015), ne sait pas encore qu’elle accueillera le lendemain les Lions indomptables en champions. Une victoire qui sera aussi celle de son eau minérale Ôpur, boisson officielle de l’équipe nationale.
Miser sur les événements sportifs
Présente depuis un an sur le très disputé marché de l’eau embouteillée, la marque a déjà pu asseoir sa notoriété dans tout le pays et augmenter sa part de marché (15 % à 20 %, selon ses propres chiffres) en soutenant des manifestations sportives.
Son coup d’éclat fut, en mars 2016, la signature d’un contrat de sponsoring avec la Fédération camerounaise de football, damant le pion au poids lourd SEMC, filiale des Brasseries du Cameroun (60 % de part de marché en 2015), dont la marque Tangui était jusque-là inséparable des Lions indomptables.
Se renouveler face à la concurrence
Pour parvenir à une telle visibilité, Ôpur a bénéficié dans le septentrion du réseau de la Société alimentaire du Cameroun (Soacam), leader dans la distribution des produits alimentaires et vaisseau amiral de l’empire du magnat Nana Bouba Djoda. « Dans le sud du Cameroun, en revanche, principalement à Yaoundé et à Douala, une vingtaine de distributeurs spécialisés ont été recrutés pour implanter la marque », souligne Amine Mohamadou.
Car c’est une concurrence féroce qu’il a fallu affronter, notamment celle de Source du pays, qui s’est imposée à la deuxième place avec sa marque Supermont (33,4 % de part de marché), grâce à une politique de bas prix dont les dégâts se font encore sentir. L’entreprise a été obligée de s’aligner sur ce concurrent en fixant un prix compris entre 1 200 et 1 250 F CFA pour un pack de six bouteilles de 1,5 litre. Mais elle compte bien se rattraper en élargissant sa gamme à de plus grands formats, de 5 à 10 litres, plus prisés des familles.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles