Essai : « De quoi Total est-elle la somme ? » questionne les origines de la multinationale
Total, c’est un chiffre d’affaires annuel de 200 milliards d’euros, une présence dans 130 pays et près de 200 000 salariés.
Mais que sait-on réellement de l’entreprise fondée en 1924 comme la Compagnie française des pétroles (CFP), de sa naissance au sein d’un cartel du Moyen-Orient, de son entente avec les majors britanniques et américaines sur les prix du brut, de ses rachats des emblématiques Elf Aquitaine et Petrofina au tournant du XXIe siècle ?
Dans son ouvrage De quoi Total est-elle la somme ?, Alain Deneault retrace le parcours de ce fleuron de l’économie française, devenu, en un peu moins d’un siècle, une entité mondiale et apatride.
Coloniser, délocaliser, nier
À l’origine société pétrolière, celle-ci a peu à peu conquis les secteurs du gaz et des énergies renouvelables. C’est l’histoire d’une omniprésence, mais surtout d’une quasi-omnipotence, que le docteur en philosophie québécois s’offre de raconter en douze chapitres. Douze étapes, « comploter, coloniser, collaborer, corrompre, conquérir, délocaliser, pressurer, polluer, vassaliser, nier, asservir, régir », pour un seul pouvoir, celui de multinationale au-dessus des lois et des pouvoirs politiques.
Face à ces maîtres d’un genre nouveau, difficile par moments de ne pas se sentir l’esclave d’un village mondial dont on serait l’idiot. Du Moyen-Orient aux États-Unis en passant par le Congo-Brazzaville, le Gabon, l’Angola ou l’Algérie, Alain Deneault livre un récit salutaire et documenté sur un monde qui s’est construit pour nous dominer.
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