Musique : « Uyai », l’électrochoc d’Ibibio Sound Machine

Avec son nouvel album, « Uyai », le groupe de fusion futuriste Ibibio Sound Machine libère son auditoire par le chant et la danse.

« Ibibio Sound Machine », un groupe déjanté et coloré. © Dan Wilton

« Ibibio Sound Machine », un groupe déjanté et coloré. © Dan Wilton

leo_pajon

Publié le 10 mars 2017 Lecture : 1 minute.

Épaulettes géantes, faux-cul gonflant une robe rose bonbon, maquillage tribal, coiffures improbables… les apparitions de la chanteuse anglo-­nigériane Eno Williams laissent rarement de marbre. Et dès les premières notes, la suée est garantie. C’est le but.

Des ingrédients variés composent le cocktail explosif de l’Ibibio Sound Machine. Eno Williams, qui est née à Londres mais a grandi à Lagos jusqu’à ses 20 ans, a écouté Angélique Kidjo, Manu Dibango, Aretha Franklin… Le guitariste d’origine ghanéenne Alfred Kari Bannerman est un spécialiste du highlife. Le percussionniste Anselmo Netto maîtrise les rythmes de son Brésil natal. Le saxophoniste et claviériste australien Max Grunhard vient du jazz…

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Tous ont sympathisé en « tapant le bœuf » dans la capitale anglaise, inventant au fur et à mesure un langage bizarre et futuriste, mélangeant synthés eighties, funk, punk et afro-disco (entre autres !).

Énergie communicatrice 

Cerise sur l’électro, Williams chante dans la langue de son ethnie, l’ibibio. « Je voulais exprimer quelque chose de personnel, c’est naturellement que j’ai utilisé l’ibibio. C’était inédit, assez étrange, mais c’est venu spontanément pour raconter mon histoire ou des contes traditionnels. Cette langue très rythmique, très dansante, est parfaitement adaptée à l’énergie du projet. »

Car le groupe veut faire bouger les hanches, notamment avec son deuxième album, Uyai (« beauté », en ibibio), qui est sorti le 3 mars et accompagne sa tournée européenne. Une démarche politique. « La danse est une forme de libération, souligne Eno Williams. C’est à travers le corps que l’on peut lutter contre l’oppression, retrouver sa joie et sa fierté. » La chanteuse a été à bonne école : sa mère monte parfois sur scène pour danser à côté d’elle. « Elle me vole la vedette ! » rigole Williams.

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Certaines chansons sont directement liées à l’actualité. Give Me a Reason fait ainsi référence à l’enlèvement des lycéennes de Chibok… Mais toujours avec assez de groove pour faire sautiller le public le plus blasé.

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