Suisse : Nicolas Pyrgos, l’homme qui gère l’argent de riches Africains
Gestionnaire de fortune, Nicolas Pyrgos veille sur plus de 300 millions d’euros confiés par des clients à 80 % africains.
Suisse : cap sur l’Afrique
Depuis que les banques suisses ont dû mettre un terme à certaines pratiques qui avaient assuré leur fortune, les entreprises helvétiques s’intéressent plus activement à de nouveaux marchés prometteurs. Notamment sur le continent.
Nicolas Pyrgos aime le risque. Pas pour ses clients, mais pour lui. Passé par les plus grandes banques helvètes, il pourrait y être encore aujourd’hui, à contempler la progression des chiffres sur les marchés africains dont il avait la charge au sein de ces vénérables institutions. Sauf que ce financier aux trois passeports – français et suisse par sa mère, chypriote par son père – n’a de cesse de vouloir repousser les frontières.
Il y a encore beaucoup de choses à faire à travers le continent en matière d’organisation des richesses
En 2012, il part donc du Crédit suisse pour lancer sa propre société de gestion de fortune, une activité financière qui, à de très rares exceptions près, ne se trouve qu’en Suisse. « Notre mandat se limite au conseil et à la gestion des biens de nos clients. Nous ne sommes pas une banque. L’argent de nos clients est déposé en sécurité dans des établissements de premier ordre. Nous agissons en multi-family office », explique Nicolas Pyrgos, qui estime « qu’un quart des actifs privés placés en Suisse est géré par ce système ». La formule rencontre en effet un succès certain auprès d’une clientèle internationale avide de faire les meilleurs placements tout en s’émancipant des banques.
Reconnu et redouté
Un peu plus de quatre ans après sa création, Emeraude Suisse Capital gère plus de 300 millions d’euros, à travers les portefeuilles de 115 clients privés, « à 80 % d’origine africaine ». Le continent, Nicolas Pyrgos le découvre à la fin des années 1990, lorsque SGS, l’ancienne Société générale de surveillance, l’un des leaders mondiaux de la certification, l’envoie en poste en Mauritanie.
Il y reste deux ans, avant de rentrer à Genève retrouver le monde financier, qu’il avait déjà côtoyé quelques années après avoir été diplômé par l’Institut des hautes études internationales, « le Sciences-Po suisse ».
Profiter de l’émergence d’une classe moyenne
À 47 ans, le diplomate dans l’âme, devenu un financier reconnu autant que redouté, s’appuie sur son parcours et sur une expertise qu’il a peaufinée tout au long de la dernière décennie pour être aujourd’hui l’un des meilleurs spécialistes de l’Afrique sur la place financière genevoise. Au bon moment.
« Il y a encore beaucoup de choses à faire à travers le continent en matière d’organisation des richesses et de gestion des fortunes », assure le patron d’Emeraude Suisse Capital, alléché par les perspectives que laissent présager l’explosion démographique à venir et l’accroissement de la classe moyenne africaine.
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