Kais Marzouki, directeur de Nestlé pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale : « Se fournir localement est le meilleur moyen de faire face aux fluctuations des monnaies »

Pour le numéro un mondial de l’agroalimentaire, le maître mot est l’adaptation aux contraintes de production comme aux goûts et au porte-monnaie des consommateurs.

Kais Marzouki, directeur de Nestlé pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. © DR

Kais Marzouki, directeur de Nestlé pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. © DR

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Publié le 22 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

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Suisse : cap sur l’Afrique

Depuis que les banques suisses ont dû mettre un terme à certaines pratiques qui avaient assuré leur fortune, les entreprises helvétiques s’intéressent plus activement à de nouveaux marchés prometteurs. Notamment sur le continent.

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Nestlé croit toujours en l’Afrique. Après avoir réduit la voilure en 2015, à la suite de résultats décevants, le géant suisse de l’agroalimentaire multiplie les investissements pour se rapprocher de ses consommateurs.

La compagnie dispose aujourd’hui de 26 centres de production et de distribution, répartis dans quatorze pays, notamment en Afrique du Sud, en Égypte, au Nigeria ou encore en Côte d’Ivoire. L’Afrique ne représente encore que 3 % de son chiffre d’affaires global, mais Nestlé enregistre une croissance continue de ses résultats à travers le continent, atteignant en 2015 la barre des 3 milliards d’euros.

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Quelles sont les particularités du marché africain ?

Les goûts sont très locaux et celui de nos produits varie dans le monde. Nos cubes Maggi n’ont par exemple pas la même saveur au Nigeria et en Allemagne. Notre centre de recherche, établi à Abidjan, nous permet de coller aux goûts de nos consommateurs africains. Nos outils de communication sont également adaptés à un continent où la moitié de la population est illettrée. Nous sommes donc très visuels.

Depuis dix ans, les marchés africains surpassent nos meilleures prévisions de croissance

Enfin, il y a le prix. Nous devons veiller à rester abordables alors que la majorité des gens ne dispose que de deux dollars par jour. Cela nous pousse, dans certains cas, à proposer des conditionnements plus petits que dans d’autres pays.

Est-ce que l’émergence d’une classe moyenne africaine commence à se faire sentir pour vos produits ?

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Il est indéniable que cette catégorie de population augmente, malgré les difficultés politiques et économiques qui touchent le continent. Depuis dix ans, chaque année, les marchés africains surpassent nos meilleures prévisions de croissance, ce qui prouve bien le poids que prend cette classe moyenne en matière de consommation. Il n’y a qu’à regarder le nombre de voitures neuves que l’on peut voir aujourd’hui dans les villes africaines.

Quels sont, dans ce contexte, vos plans d’expansion sur le continent ?

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Nous avons investi près de 300 millions de dollars (284 millions d’euros) au cours des quatre dernières années, rien qu’en Afrique francophone, dans nos centres de distribution et de production. Nous investissons en continu, quel que soit le contexte. Nous avons par exemple poursuivi nos projets en Côte d’Ivoire pendant les douze derniers mois.

Nos produits sont très compétitifs car nous fabriquons localement et nous nous fournissons également, à hauteur de 70 %, auprès des marchés locaux. C’est le meilleur moyen de faire face aux fluctuations des monnaies, comme celles du naira.

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