Roman : « La porte du ciel » dépeint une Amérique en Noirs et Blancs

Dans « La porte du ciel », Dominique Fortier imagine l’histoire d’Eleanor, fille de médecin, et d’Ève, jeune esclave que la famille d’Eleanor a recueillie. Elles grandissent ensemble dans les plantations de coton du vieux Sud américain alors que se dessine, puis éclate, la guerre de Sécession.

Des esclaves dans le sud des Etats-Unis, travaillant dans une plantation. © Henry P. Moore – Library of Congress/CC/Flickr

Des esclaves dans le sud des Etats-Unis, travaillant dans une plantation. © Henry P. Moore – Library of Congress/CC/Flickr

Publié le 16 mars 2017 Lecture : 1 minute.

Si le décor et l’intrigue annoncent une grande fresque historique dans la lignée d’Autant en emporte le vent, la Québécoise Dominique Fortier s’affranchit vite de ces codes. La trajectoire des deux héroïnes est entrecoupée d’autres histoires, formant un patchwork où les personnages, noirs ou blancs, la chronologie et le mode de narration changent sans cesse, au point de déboussoler le lecteur…

Certitudes en éclats

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À moins qu’en se perdant celui-ci ne finisse par découvrir le sens et l’essence du roman. Car toutes ces fables se font écho. Et dans le fracas de l’histoire des États-Unis, la voix des millions de Noirs opprimés, exploités, humiliés trouve sa place, sans manichéisme. Des scènes courtes mais percutantes où perce une injustice criante, bien que longtemps considérée et brandie comme la volonté de Dieu.

Des réflexions qui bousculent nos certitudes et jusqu’à notre empathie, comme les derniers mots de l’esclave June à son fils, parti se battre : « La liberté, ce n’est peut-être pas aussi important qu’on le dit. Regarde ce que les Blancs, qui l’ont depuis toujours, ont trouvé à en faire. »

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