Maroc : la méthode El Othmani

« Le problème était Abdelilah Benkirane, pas le PJD. » La confidence vient d’un dirigeant du Rassemblement national des indépendants (RNI), qui laisse entendre que son parti est prêt à revoir ses revendications à la baisse.

Saadeddine El Othmani, le 9 mai 2012 à Paris. Il était alors ministre des Affaires étrangères. © Remy de la Mauviniere/AP/SIPA

Saadeddine El Othmani, le 9 mai 2012 à Paris. Il était alors ministre des Affaires étrangères. © Remy de la Mauviniere/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 3 avril 2017 Lecture : 1 minute.

C’est que la principale formation en négociation avec le chef de gouvernement déchu ne cessait de surenchérir quant aux conditions préalables à son appoint décisif pour la constitution d’une majorité : exclusion de l’Istiqlal, admission de l’UC, intégration de l’USFP…

Aujourd’hui donc, depuis que le tribun du parti islamiste est hors course, nombreux sont les observateurs qui pensent que les autres formations se montreront plus flexibles. D’autant que Saadeddine El Othmani a radicalement changé d’approche par rapport à son prédécesseur, tant sur la forme que sur le fond.

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Il a même franchi la ligne jaune fixée par Benkirane qui consistait à éviter tout contact avec le Parti Authenticité et Modernité (PAM). Une vraie surprise. Le nouveau chef du gouvernement a pris le soin de recevoir Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM, au même titre que tous les grands partis représentés au Parlement.

Stratégie de communication

En matière de communication, là encore, El Othmani surprend et utilise une tout autre recette que Benkirane. Alors que ce dernier avait pour habitude de recevoir ses interlocuteurs dans son fameux salon et se contentait de briefer sa cour de journalistes au téléphone sur la teneur des négociations, El Othmani, lui, accueille les délégations des autres partis au siège du PJD, et chaque rencontre est ponctuée d’une déclaration à la presse.

Les leaders politiques qui se sont succédé dans les bureaux du PJD le 21 mars ont d’ailleurs, pour la plupart, exprimé leur volonté de « collaborer avec le chef de gouvernement nommé ».

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Des premiers signes encourageants laissent à penser que Saadeddine El Othmani pourrait réussir là où le chef du parti a échoué. Encore faut-il avoir l’adhésion de la base de la formation islamiste, qui demande que le parti reste intransigeant sur les conditions imposées auparavant par Benkirane.

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