Roman : le marocain Youssef Fadel raconte le bagne de Tazmamart

« Un oiseau bleu et rare vole avec moi » s’ouvre sur les craintes et les pensées de Zina. Nous sommes en 1990, et elle apprend qu’Aziz, arrêté dans la foulée de son mariage avec elle une vingtaine d’années plus tôt, aurait été libéré.

Prison marocaine, à Meknes. © Dongyi Liu/CC/Flickr

Prison marocaine, à Meknes. © Dongyi Liu/CC/Flickr

CRETOIS Jules

Publié le 30 mars 2017 Lecture : 1 minute.

Sur près de 400 pages, usant du regard de six narrateurs, dont une vieille chienne, dans une langue riche, soignée et théâtrale, Youssef Fadel déroule son histoire. L’auteur, un Marocain lui-même passé brièvement par la prison, aborde frontalement la question du sort réservé aux militaires ayant pris part à la tentative de putsch contre le roi Hassan II, en 1972. Son récit s’attarde sur de nombreux détails qui n’ont rien à voir avec le sinistre bagne de Tazmamart – bien réel – dans lequel Aziz est retenu prisonnier.

La littérature carcérale, style important au Maroc, est peut-être là portée à son apogée.

Comme dans Un joli chat blanc marche derrière moi, paru chez Actes Sud en 2014, Fadel prend du recul et sonde les relations sociales du Maroc contemporain. La violence des rapports hiérarchiques, la difficulté de la vie rurale et la situation de la femme sont trois sujets qui traversent ce roman exigeant. La littérature carcérale, style important au Maroc, est peut-être là portée à son apogée.

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