Conflit israélo-palestinien : Trump saura-t-il saisir la main tendue par la Ligue arabe ?

Les membres de l’organisation relancent le plan de paix proposé par feu le roi saoudien Abdallah Ibn Abdelaziz en 2002 pour régler le conflit israélo-palestinien.

Les chefs d’État lors de la cérémonie d’ouverture du sommet. © Meng Tao/XINHUA-REA

Les chefs d’État lors de la cérémonie d’ouverture du sommet. © Meng Tao/XINHUA-REA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 4 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

S’il fallait mesurer la réussite d’un sommet de la Ligue arabe à l’absence d’escarmouches, d’esclandres, de fâcheries, de bouderies ou de boycotts, celui qui s’est tenu le 29 mars à Amman, en Jordanie, n’aura pas été un échec.

Nouveau contexte international

la suite après cette publicité

Hormis l’épisode du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi quittant la grande salle de conférences au moment où l’émir du Qatar prononçait son discours afin de marquer sa désapprobation vis-à-vis du soutien apporté par l’émirat aux Frères musulmans égyptiens, ce conclave n’a pas été émaillé d’incidents, comme cela est souvent le cas lors des grands raouts réunissant l’ensemble des dirigeants et des dignitaires du monde arabe.

Certes ordinaire, le 28e sommet de la Ligue ­– marqué par l’absence du roi du Maroc, ainsi que du chef de l’État algérien et du président Bachar al-Assad, dont le pays fait toujours l’objet d’une suspension depuis le début de la guerre civile en 2011 –, n’en intervient pas moins dans un nouveau contexte international. En l’occurrence, l’élection du républicain Donald Trump à la Maison-Blanche.

Accent mis sur le règlement du conflit israélo-­palestinien

Au-delà de la guerre civile en Syrie, qui nécessite « une solution pacifique », de la dénonciation des ingérences de l’Iran dans les affaires arabes ou de l’urgence d’une lutte commune contre le terrorisme, la résolution finale de cette conférence a surtout mis l’accent sur le règlement du conflit israélo-­palestinien.

la suite après cette publicité

Aussi la Ligue arabe a-t-elle remis à l’ordre du jour le plan de paix de 2002 de feu le roi saoudien Abdallah Ibn Abdelaziz, qui prévoit une reconnaissance d’Israël par l’ensemble des membres de la Ligue en échange de la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, et donc la fin de l’occupation des territoires de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est, ainsi qu’une solution viable pour les réfugiés palestiniens.

Trump, moins favorable que ses prédécesseurs à la solution à deux États

la suite après cette publicité

Or, dès sa prise de fonctions en janvier, Donald Trump semblait amorcer une inflexion de la politique américaine à l’égard de ce conflit vieux de soixante-dix ans. Non seulement le nouveau président américain, dont le pays reste un acteur majeur et incontournable au Proche-Orient, continue d’envisager avec sérieux d’honorer sa promesse de déménager l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem – une initiative dénoncée par les dirigeants arabes –, mais il se montre également moins favorable que ses prédécesseurs à la solution de deux États.

Le 15 février, alors qu’il recevait le chef du gouvernement israélien à Washington, Donald Trump annonçait que les États-Unis ne s’accrochaient plus à cette condition. Saura-t-il saisir au bond l’offre de paix réitérée à l’issue du sommet jordanien ?

Le gouvernement israélien annonce la création d’une nouvelle colonie

Les semaines à venir devront apporter un début de réponse. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a rencontré la veille du sommet Jason Greenblatt, assistant de Trump et représentant spécial chargé des négociations internationales, doit se rendre prochainement aux États-Unis, de même que le raïs égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie, pour tenter de relancer un processus moribond. L’affaire est mal engagée. Le 30 mars, le gouvernement israélien a annoncé la création d’une nouvelle colonie dans la Cisjordanie occupée.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image