Iran : Ebrahim Raisi, ultracandidat à la prochaine présidentielle

Proche du guide suprême, l’ex-procureur général iranien, Ebrahim Raisi sera le challenger principal de Hassan Rohani à la présidentielle du 19 mai.

Discours devant les médias, le 14 avril. © Rahmanian/Shutterstock/SIPA

Discours devant les médias, le 14 avril. © Rahmanian/Shutterstock/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 4 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Les ultraconservateurs ont choisi leur candidat pour affronter le président sortant, le modéré Hassan Rohani, à la présidentielle iranienne du 19 mai. Ebrahim Raisi, 56 ans, ex-procureur général d’Iran, a annoncé le 9 avril sa candidature. L’homme, qui porte le turban noir des seyyed, les descendants du Prophète, est à la tête de la fondation Astan Quds Razavi, qui gère le tombeau de l’imam Reza, le plus haut lieu de pèlerinage chiite d’Iran.

« C’est un empire économique, une institution parapublique qui ne paie pas d’impôts, a la main sur du foncier, de l’immobilier… et ne rend de comptes qu’au guide suprême », explique Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) de Paris et spécialiste de l’Iran. La Hoover Institution, un think tank américain, estimait en 2004 à 15 milliards de dollars (11 milliards d’euros) le patrimoine de la fondation.

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Mécontentement

S’il était jusque-là encore peu connu du grand public, Raisi, impliqué dans les exécutions massives d’opposants de gauche en 1988, n’en est pas moins un puissant pilier du régime. Tout indique qu’il est d’ailleurs le candidat de cœur du guide suprême, Ali Khamenei. Son nom est même parfois glissé comme successeur possible de ce dernier.

Malgré une reprise de la croissance et une baisse de l’inflation, le taux de chômage reste élevé et Ebrahim Raisi peut exploiter le mécontentement à ce sujet

À la tête de son équipe de campagne, il a placé Ali Nikzad, un ex-ministre proche de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, et a reçu le soutien du Front pour la stabilité de la révolution islamique, groupe « ultra » s’il en est. Ses chances de gagner sont réelles : « Malgré une reprise de la croissance et une baisse de l’inflation, le taux de chômage reste élevé et il peut exploiter le mécontentement à ce sujet », note Thierry Coville.

Mais, face à un camp modéré uni, il doit composer avec la présence d’un autre candidat conservateur, Mohammad Bagher Ghalibaf, maire de Téhéran et candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2013. Alors il s’adapte : fin avril, dans un geste inattendu, Raisi n’a pas hésité à mettre en avant son épouse et à vanter ses qualités d’enseignante à l’université pour mieux s’adresser à l’ensemble de la population iranienne.

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