Au Rwanda comme en Bosnie, les agresseurs ont été préservés par l’armée française, raconte un ancien militaire

« J’ai rencontré la même ambiguïté au Rwanda qu’en ex-Yougoslavie. » Ancien capitaine dans l’armée française, Guillaume Ancel, 51 ans, jette un nouveau pavé dans la mare de la Grande Muette.

Performance à Kigali pour la commémoration des 20 ans du génocide des Tutsi au Rwanda, le 7 avril 2014 au stade Amahoro. © Ben Curtis/AP/SIPA

Performance à Kigali pour la commémoration des 20 ans du génocide des Tutsi au Rwanda, le 7 avril 2014 au stade Amahoro. © Ben Curtis/AP/SIPA

Publié le 15 mai 2017 Lecture : 1 minute.

Après avoir livré, en 2014, sa version des intentions cachées de la France lors de l’opération Turquoise au Rwanda – combattre le FPR de Paul Kagame et non sauver les rares rescapés tutsis –, il raconte, dans un livre qui sort en librairie cette semaine (Vent glacial sur Sarajevo, éditions Les Belles Lettres), « le contraste entre la réalité de l’intervention française en Bosnie, en 1995, sous la bannière de l’ONU, et la fable qu’on en a tirée en France ».

Au Rwanda comme à Sarajevo, l’obligation de réserve doit s’effacer devant la connaissance historique

« Sept mois plus tôt, nous étions intervenus au Rwanda sans jamais nous en prendre aux génocidaires. À Sarajevo, nous étions censés protéger la ville assiégée, mais dans les faits nous avions l’interdiction de nous en prendre aux agresseurs, qui étaient les Serbes. », confie-t-il à JA.

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Entre janvier et juillet 1995, Guillaume Ancel a guidé, en tant que contrôleur aérien avancé, une centaine de frappes contre l’artillerie serbe. « Mais à chaque fois, au moment les chasseurs survolaient nos têtes, nous avons reçu un contre-ordre in extremis pour que les Serbes ne soient pas inquiétés », s’étonne-t-il.

Vingt ans après, estime Ancel, « au Rwanda comme à Sarajevo, l’obligation de réserve doit s’effacer devant la connaissance historique ».

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