Festival de cannes : un certain regard… sur le Maghreb
Le Festival de Cannes a pris les couleurs du Maghreb.
D’abord avec la Tunisienne Kaouther Ben Hania, venue présenter son troisième long-métrage, La Belle et la meute, dans le cadre de la sélection officielle Un certain regard. Après Zaineb n’aime pas la neige et Le Challat de Tunis, un documentaire et une fiction aux allures de documentaire, elle propose aujourd’hui un véritable film de fiction… « inspiré d’une histoire vraie ».
L’art du réel
C’est assurément dans le réel qu’elle entend inscrire ses œuvres, qui interrogent frontalement et sans concession les impasses comme les évolutions positives de la société tunisienne. Au premier abord, on pourrait penser que ce long-métrage sur le drame d’une étudiante violée par des policiers insinue que les choses n’ont guère changé depuis la fin du régime Ben Ali.
En fait, ce film, qui révèle une jeune actrice, Mariem Ferjani, prouve plutôt le contraire. Simplement parce qu’il n’aurait pas pu exister avant la révolution.
Dans la même sélection, l’Algérien Karim Moussaoui a aussi monté les marches de la salle Debussy. Pour En attendant les hirondelles, un film ambitieux qui entend dresser un portrait de l’Algérie post-années noires.
Voyage dans 3 régions
Présenté sous la forme d’un triptyque, il conduit le spectateur dans trois régions – Alger, le Constantinois, Biskra –, où se déroulent trois histoires intenses et aussi singulières que les personnages qu’elles mettent en scène.
Des trajectoires qui ont un point commun puisque tous les héros du film – comme l’Algérie elle-même ? – se trouvent à un moment de leur existence où il leur faut faire un choix éthique radical. Une belle réussite pour cet espoir du cinéma algérien qui ne craint pas de convoquer tous les genres, jusqu’à la comédie musicale, pour soutenir son propos avec brio.
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