Essai : « La vie des hommes », ou le quotidien dans la plus grande prison du Congo
La prison de Makala, à Kinshasa, n’est un enfer insalubre et surpeuplé que pour certains.
Son organisation, entre mafia et autogestion, en fait une société miniature, avec ses puissants et ses misérables, miroir de la RD Congo d’aujourd’hui et du sentiment d’impuissance de tant de ses citoyens.
Pour des créances qu’il ne parvenait pas à honorer, Ntumba wa Mulu y a été jeté. Ce Congolais, aujourd’hui âgé de 36 ans, natif de Kananga mais élevé en France (il est titulaire d’un master en droit public de l’université de Bordeaux) a profité de ses mois de détention pour raconter le quotidien de la plus grande prison congolaise.
« C’est si bon de se faire du mal lorsque, au plus profond de soi-même, on se sent coupable », écrit-il, par exemple, à propos des addictions qui s’y développent.
Un éditeur kinois
Au fil de ses pages, publiées par un modeste éditeur kinois, on croise de simples voleurs, des pédophiles, d’anciens haut gradés de l’armée en délicatesse avec le pouvoir et même quelques fulgurances littéraires.
La Vie des hommes, de Ntumba wa Mulu, Éditions Nzoi, 96 pages, 6 500 francs congolais
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