S’évader de prison : un sport africain
Environ 5 000 prisonniers se sont évadés de la prison de Makala à Kinshasa dans la nuit du 16 au 17 mai. Ce n’est pas la première fois qu’un pays africain est confronté à une fuite massive de détenus. rétrospective.
La plupart des évasions spectaculaires que le continent a connues ces dernières années, comparables en nombre d’évadés à celle de Makala, se sont déroulées dans un contexte sécuritaire bien particulier. En 1991, au Rwanda, après l’offensive d’octobre 1990, 1 600 prisonniers ont ainsi été libérés par le Front patriotique rwandais (FPR) à Ruhengeri, dans le Nord. Lors des printemps arabes de 2011, ce sont plusieurs milliers de détenus islamistes qui se sont fait la belle en Égypte.
Parmi eux, Mohamed Morsi, qui sera élu président un an plus tard, avant de retourner derrière les barreaux. Idem en Tunisie, où les prisons ont été ouvertes pour diverses raisons au lendemain de la chute de Ben Ali.
En Côte d’Ivoire, en 2011, la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) a été vidée par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), en pleine crise postélectorale : plus de 5 000 détenus ont été libérés, beaucoup ont rejoint les rangs des FRCI avant d’être intégrés aux forces de l’ordre une fois la crise passée.
Un sport national
En dehors de ces événements extraordinaires, les évasions demeurent courantes. « Un sport national », s’inquiétait d’ailleurs la presse ivoirienne en 2012, année qui a compté des centaines d’évadés dans le pays.
De la Centrafrique, où 600 détenus de la prison de Ngaragba se sont fait la malle en 2015, au Tchad, où 200 prisonniers, enfermés dans différentes maisons d’arrêts, ont pris la poudre d’escampette entre octobre 2016 et mars 2017, la porosité des enceintes carcérales semble être une fatalité.
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