Musique : Rûwâhîne, un album envoûtant
Quelque part en Tunisie, dans le désert du Djerid, à la nuit tombée. Les flammes lèchent l’obscurité tandis que les corps des danseurs se convulsent, semblables à ceux de prostitués s’offrant à leurs derniers clients. Le rituel de possession centenaire, le stambali, importé par les esclaves haoussas d’Afrique subsaharienne, peut commencer, et les « esprits noirs », Sidi Marzoug et Baba Kouri, s’emparer des auditeurs.
Avec l’album Rûwâhîne, Ifriqiyya Electrique ressuscite et dynamite les musiques de transe. Les tablas et les tchektchekas complotent avec les guitares électriques et les machines pour créer des boucles rauques, inquiétantes et hypnotiques.
Qu’écoute-t-on au juste ? Du punk arabo-médiéval ? De la musique folklorico-grunge ? De l’électro-trad ? Peu importe, car quelle que soit l’étiquette apposée sur cette vibration démoniaque, on finit à son tour possédé.
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