Comment une reine a sauvé la vie de Paul Kagame

Si Paul Kagame a survécu aux pogroms anti-Tutsis du début des années 1960, c’est en grande partie à une reine qu’il le doit.

En exil en Ouganda, au début des années 1970. © DR

En exil en Ouganda, au début des années 1970. © DR

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Publié le 21 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Illustration Laurent Parienty pour JA © Illustration Laurent Parienty pour JA
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Rosalie Gicanda était la sœur de sa mère. Elle était surtout la veuve du Mwami Mutara Rudahigwa, l’avant-dernier souverain du royaume du Rwanda. Nous sommes en 1961, peu avant l’indépendance. Paul Kagame a quatre ans lorsque les Hutus du voisinage, galvanisés par les autorités locales et coloniales, investissent la colline où vit sa famille, incendiant les maisons et violentant les Tutsis.

« Ma mère nous a préparés au pire. Elle nous a demandé de sortir car elle ne voulait pas que nous soyons capturés et tués dans la maison », témoigne-t-il. Alors que la famille se prépare à un destin funeste, un véhicule s’arrête devant la concession. Le chauffeur remet une lettre à la mère de Paul Kagame, expliquant qu’il a reçu pour mission de la reine, qui réside à quarante-cinq minutes de là, de les ramener avec lui en cas de danger.

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La reine assassinée en 1994

Paul Kagame et ses proches s’engouffrent dans le véhicule alors qu’une foule menaçante, venue de la colline d’en face, atteint le seuil de leur propriété. Ils parviennent à s’échapper in extremis et rejoignent la reine à Nyanza, la capitale royale, avant de gagner la région du Mutara. Rapidement, les massacres les rattrapent, et ils doivent traverser la frontière pour s’exiler en Ouganda.

Mais en 1994, celui qui est devenu le commandant en chef du Front patriotique rwandais (FPR) ne sera pas en mesure de payer sa dette. Le 20 avril, aux premiers jours du génocide, Rosalie Gicanda, dernier symbole de la monarchie tutsie, est assassinée à Butare après avoir été exhibée dans les rues de la ville.

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