Où le G5 Sahel va-t-il trouver l’argent pour doubler les effectifs de sa force conjointe ?

Les pays membres du G5 Sahel ont annoncé début juin qu’ils allaient doubler les effectifs de leur forces conjointe, les faisant passer de 5 000 à 10 000. Leurs partenaires occidentaux se demandent où ils comptent trouver les fonds nécessaires.

Des soldats maliens, près de Mopti (archives). © François Rihouay/AP/SIPA

Des soldats maliens, près de Mopti (archives). © François Rihouay/AP/SIPA

Publié le 15 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Le 5 juin, à Bamako, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G5 Sahel ont annoncé que les effectifs de leur force conjointe passeraient de 5 000 à 10 000 hommes. Une annonce qui laisse leurs partenaires occidentaux circonspects. « Où vont-ils trouver ces 5 000 soldats supplémentaires ? Et, surtout, avec quels moyens ? » s’interroge un diplomate européen. Selon un ministre sahélien, le budget nécessaire est estimé à 400 millions d’euros. L’UE en a déjà promis 50.

Pour le reste, les membres du G5 Sahel comptent sur le soutien de leurs partenaires internationaux (Banque mondiale, FMI…) et misent surtout sur le prochain sommet des chefs d’État de l’organisation, le 2 juillet, à Bamako.

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Selon un autre ministre sahélien, ils espèrent y obtenir un important soutien matériel et financier de la France, ainsi que de l’Allemagne. D’autres pistes (onusienne, américaine et chinoise) sont à l’étude, confie une source diplomatique, qui dit s’activer « tous azimuts ».

Opérationnelle le plus rapidement possible

Les chefs d’État du G5 Sahel souhaitent en outre que leur force conjointe de lutte contre le terrorisme soit opérationnelle le plus rapidement possible, même si celle-ci ne dispose pas encore des 10 000 hommes annoncés. Objectif : lancer les premières opérations avant la fin de l’année 2017.

Pour cela, les pays membres du G5 Sahel comptent d’abord s’appuyer sur les forces militaires des trois pays dits du « fuseau central » : le Mali, le Burkina Faso, et le Niger – lesquels avaient déjà amorcé un projet de force conjointe pour sécuriser leurs zones frontalières. « Des troupes sont déjà sur place le long des différentes frontières. Cela n’est donc pas compliqué de les mobiliser pour faire partie de cette future force », glisse un ministre d’un pays concerné.

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Signe de cette volonté d’accélérer le tempo, le général Didier Dacko, jusqu’à présent chef d’État-major général des armées maliennes, a été nommé le 7 juin commandant en chef de la force conjointe du G5 Sahel. Selon des sources concordantes, le futur quartier général de celle-ci devrait d’ailleurs être installé à Bamako, le Mali étant considéré par tous comme le principal théâtre d’opérations.

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