Sahara : quand phosphate et politique se rencontrent
Les attendus du jugement de 33 pages de la Haute Cour de justice d’Afrique du Sud, rendu le 15 juin à Port Elizabeth et concernant la demande de saisie d’une cargaison de phosphate de la mine marocaine de Bou Craa à destination de la Nouvelle-Zélande, ont laissé pantois son propriétaire, l’Office chérifien des phosphates (OCP).
« Le territoire du Sahara occidental est réputé être le seul territoire africain encore sujet à un régime colonial », lit-on dès la première ligne. Le reste est à l’encan : la présence marocaine, qualifiée d’« occupation », s’exercerait « à travers le déploiement d’environ cent mille soldats » (sic) au bénéfice de Marocains non sahraouis considérés comme des « colons », alors même que « la plupart des Sahraouis » vivraient dans des « zones libérées » ou « dans des camps de réfugiés en Algérie » – affirmation d’autant plus étonnante qu’aucun recensement desdits réfugiés n’a jamais pu être réalisé.
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Conclusion, l’OCP ne bénéficie pas du « consentement du peuple de ce territoire » pour exploiter le minerai. Et le NM Cherry Blossom, en attendant un jugement sur le fond, restera bloqué en Afrique du Sud – pays dont le gouvernement est, avec celui de l’Algérie, l’un des plus fervents soutiens du Front Polisario.
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