Sahara : quand phosphate et politique se rencontrent

Les attendus du jugement de 33 pages de la Haute Cour de justice d’Afrique du Sud, rendu le 15 juin à Port Elizabeth et concernant la demande de saisie d’une cargaison de phosphate de la mine marocaine de Bou Craa à destination de la Nouvelle-Zélande, ont laissé pantois son propriétaire, l’Office chérifien des phosphates (OCP).

Un cargo à l’approche du Canal de Panama le 2 mai 2017. © Arnulfo Franco/AP/SIPA

Un cargo à l’approche du Canal de Panama le 2 mai 2017. © Arnulfo Franco/AP/SIPA

Publié le 23 juin 2017 Lecture : 1 minute.

L’argumentation des trois juges sud-africains, Selby Mbenenge, Clive Plasket et Glenn Goosen (dont Jeune Afrique Business+, le site d’information économique et financière du Groupe JA, s’est procuré copie), est à ce point orientée qu’elle ne laissait aucune chance à l’OCP de lever l’immobilisation du navire dans le port d’Algoa Bay, retenu à quai depuis le 1er mai.

« Le territoire du Sahara occidental est réputé être le seul territoire africain encore sujet à un régime colonial », lit-on dès la première ligne. Le reste est à l’encan : la présence marocaine, qualifiée d’« occupation », s’exercerait « à travers le déploiement d’environ cent mille soldats » (sic) au bénéfice de Marocains non sahraouis considérés comme des « colons », alors même que « la plupart des Sahraouis » vivraient dans des « zones libérées » ou « dans des camps de réfugiés en Algérie » – affirmation d’autant plus étonnante qu’aucun recensement desdits réfugiés n’a jamais pu être réalisé.

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Conclusion, l’OCP ne bénéficie pas du « consentement du peuple de ce territoire » pour exploiter le minerai. Et le NM Cherry Blossom, en attendant un jugement sur le fond, restera bloqué en Afrique du Sud – pays dont le gouvernement est, avec celui de l’Algérie, l’un des plus fervents soutiens du Front Polisario.

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