RDC : « Kinshasa jusqu’au cou », le carnet de voyage d’un Indien au pays de Kabila

Anjan Sundaram, un Indien, apprenti journaliste, découvre la capitale congolaise, Kinshasa, à l’aube des premières élections démocratiques en 2006. Une année tumultueuse, que l’auteur nous décrypte à travers sa propre expérience dans le pays.

Le port de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, vu du ciel, le 20 septembre 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Le port de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, vu du ciel, le 20 septembre 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

CRETOIS Jules

Publié le 14 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Le plus souvent, l’actualité et l’histoire africaines sont racontées par des auteurs africains ou par des personnes issues des anciennes puissances coloniales. La parution d’un récit écrit par un jeune Indien sur la RD Congo est donc fort alléchante. Kinshasa jusqu’au cou, d’Anjan Sundaram, pourrait se définir comme le carnet de voyage, dense, d’un brillant apprenti journaliste découvrant Kinshasa à la veille des premières élections démocratiques, en 2006.

Sundaram était appelé à une belle et enrichissante carrière chez Goldman Sachs quand il a décidé de prendre un billet aller pour la capitale congolaise, en 2005. Son aventure, il la provoque. Il part « dans un accès de rage », parce que « le monde était devenu trop beau ». Une sorte de crise existentielle qui le conduit à poser ses bagages dans une famille du quartier populaire de Bozene.

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De là, il observe la vie des habitants, avec une minutie particulière. Et s’impose une étrange discipline de la balade et de la mise en difficulté, dépeignant tout ce qui l’entoure, des odeurs de la rue aux espoirs démocratiques en passant par les privations quotidiennes.

Son regard, au fil du récit, passe de la découverte et de l’étonnement à la perception subtile d’une nation qui ne parvient plus à quitter la situation de conflit

Un récit de plus de 300 pages qui couvre toute une année. Posant un premier pied dans le journalisme, il raconte aussi les difficultés à couvrir l’actualité d’un pays qui semble dominée par la violence et les drames – et reste un angle mort pour bien des médias internationaux.

Son regard, au fil du récit, passe de la découverte et de l’étonnement à la perception subtile d’une nation qui ne parvient plus à quitter la situation de conflit. « La guerre du Congo, pour isolée qu’elle puisse paraître, fluctue avec la consommation globale », écrit-il. S’il se montre parfois essentialiste ou verse dans les explications psychologisantes, il refuse de faire du Congo une particularité qui ne saurait s’expliquer.

Questions sans réponses trop tranchées

Le pays est bien lié à la marche mondiale sur le chemin de la globalisation, niché « au fin fond du commerce globalisé ». Tout au long de sa monographie, écrite comme au hasard de ses mésaventures et teintée de quête personnelle, Sundaram pose des questions – les enfants des rues sont-ils parfois heureux ? Pourquoi les chefs de guerre semblent-ils appréciés ? – tout en se gardant le plus souvent d’y apporter des réponses trop tranchées.

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