Maghreb : dans la jungle des télés privées

Depuis les printemps arabes et la libéralisation du secteur, le paysage audiovisuel a été bouleversé par la floraison de nouvelles chaînes, qui échappent parfois à tout contrôle. Tour d’horizon de la situation en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

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Publié le 27 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

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La révolution des télévisions privées au Maghreb

La libéralisation du secteur de l’audiovisuel a été accélérée par le printemps arabe dans les pays du Maghreb. Apparition de nouvelles chaînes, mises en place de nouvelles règles de régulation, modèle économiques en construction… Jeune Afrique fait le point sur un secteur en pleine évolution au Maroc, en Tunisie et en Algérie.

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Elle fait presque partie de la famille, et s’invite même au dîner, y compris – et surtout – pendant l’iftar : la télé, un petit écran omniprésent dans les foyers de Tunis, d’Alger ou de Rabat. Six ans après les révolutions arabes, point de départ de la libéralisation du secteur, le paysage audiovisuel maghrébin est en pleine effervescence – non sans se heurter aux réticences des États, qui ont longtemps exercé un contrôle total des chaînes.

Le Maroc notamment peine à tenir ses promesses d’ouverture, méfiant à l’égard des dérives qui pourraient accompagner l’offre du secteur privé. La Toile et le satellite sont d’ailleurs devenus les canaux alternatifs pour tous les aventuriers qui souhaitent lancer leur chaîne dans le royaume.

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Il faut dire que Rabat voit le comportement de certains animateurs et le contenu de certaines émissions faire polémique chez ses voisins, depuis quelques années : talk-shows sulfureux, caméras cachées scandaleuses, feuilletons caricaturaux, journalistes corrompus…

Des autorités de régulation encore jeunes

Les jeunes autorités de régulation ont encore du mal à contrôler et à sanctionner. Or tout est bon pour faire de l’Audimat, dont le score guide les annonceurs, et donc les revenus de ces chaînes non subventionnées. La télé privée n’a d’autre choix pour survivre que celui d’engranger un maximum du pécule, a priori trop petit pour faire vivre tout le monde.

Après la libéralisation viendra l’ère de la concentration. En Algérie, où plus d’une cinquantaine de chaînes « offshore » (qui produisent et émettent depuis le sol algérien mais dont le siège social est à l’étranger) jouent des coudes pour se faire une place, l’Autorité algérienne de régulation de l’audiovisuel (Arav) tente de faire le ménage. Certaines ont déjà mis la clé sous la porte, comme KBC en juillet. De cette véritable jungle ne sortiront que les plus solides.

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