Tunisie : sous le soleil (presque) exactement

La Tunisie fait de nouveau rêver les touristes européens. Ils représentent 17% des visiteurs. Mais, à la plus haute marche du podium, on retrouve l’Algérie. Selon les prévisions d’entrées pour la haute saison 2017 fournis par le ministère du tourisme Tunisien, le pays devrait attendre 1,5 million d’Algériens.

Zone touristique de Bekalta en Tunisie. © Zone touristique de Bekalta en Tunisie by Wikimedia Commons.

Zone touristique de Bekalta en Tunisie. © Zone touristique de Bekalta en Tunisie by Wikimedia Commons.

Publié le 28 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Ni statistiques ni avis d’expert. L’indicateur le plus sûr de la reprise du tourisme est le nombre de bus qui déposent les excursionnistes au centre de Tunis. Ils avaient disparu depuis les attentats de 2015 et les voilà de retour, comme le sourire des marchands des souks. « Bien sûr, nos ventes se portent un peu mieux, mais l’essentiel est que les rues s’animent. Le chaland attire le chaland », s’exclame Hamda, un marchand d’étoffes qui aurait mis la clé sous la porte s’il n’avait pas été propriétaire de son commerce.

La Tunisie attirent les touristes étrangers

Malgré les mises en garde dissuasives lancées par le Royaume-Uni et l’Allemagne à leurs ressortissants, les Européens ne boudent plus la Tunisie. « Côté sécurité, il y a autant de risques à Paris, Bruxelles ou Londres qu’ici. Alors on ne va pas se priver de vivre », ­argumente Daniel, un Lyonnais qui découvre la Tunisie et profite de la dévaluation du dinar pour s’offrir de belles vacances à Hammamet à 490 euros la semaine tout inclus.

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Comme lui, ils ont été 153 050 Fran­çais, 37 909 Allemands, 28 807 Italiens et 8 943 Bri­tanniques à avoir effectué, depuis janvier 2017, un séjour moyen d’une semaine, soit 46,2 % de plus qu’en 2016.

Des vacances à moindre coût

La révolution de 2011 et le terrorisme n’ont pas entamé l’enthousiasme des plus fidèles. « Nous revenons chaque année sans passer par une agence. Nous nous adressons directement à l’hôtel et nous n’avons jamais été déçus », se réjouit un couple d’Anvers (Belgique), qui aurait eu à débourser pas moins de 1 000 euros chez un tour-opérateur pour un séjour à Monastir.

On est cependant loin des 6,9 millions de visiteurs de 2010, année de référence, mais le ministère du Tourisme prévoit de faire aussi bien, et peut-être un peu mieux, en 2017. Il table sur un nouveau marché, celui d’une clientèle russe en quête d’exotisme et de soleil à des tarifs attrayants. Une première prospection d’opérateurs tunisiens, en partenariat avec des agences turques, a permis, en 2016, d’attirer plus de 620 000 Russes. Rien que pour la haute saison qui débute, ils seront 580 000 à bronzer à Djerba et à Sousse plutôt qu’à Charm el-Cheikh (Égypte)

Les touristes algériens fidèles à la Tunisie

L’embellie du tourisme est certes liée au retour des Européens, qui représentent 17 % des visiteurs, mais c’est la clientèle algérienne qui va faire tourner à plein régime l’industrie du tourisme et des services durant les mois de juillet et août.

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À telle enseigne que des dispositions spéciales ont été prises aux postes-­frontières pour faciliter l’accès du million et demi d’Algériens attendus. Certains d’entre eux, comme bon nombre de visiteurs libyens, joindront l’utile à l’agréable en consultant des compétences médicales tunisiennes pour faire le point sur leur santé. Le tourisme médical, qui est une niche prospère en Tunisie, ne connaît pas de saison.

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