Huile de palme : laborieuse implantation d’Avril dans la filière

Longtemps réticent à se lancer sur le marché, le groupe français spécialiste des oléagineux serait entré en discussion avec l’industriel ivoirien Africa West Industries.

Olam vient d’ouvrir sa deuxième plus grosse usine d’huile de palme en Afrique. © Monusco/CC/Flickr

Olam vient d’ouvrir sa deuxième plus grosse usine d’huile de palme en Afrique. © Monusco/CC/Flickr

Publié le 25 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Des plantations d’huiles de palmes à Irobo, en Côte d’Ivoire, le 12 juin 2013. © Nabil Zorkot pour Jeune Afrique
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Focus sur l’agro industrie en Afrique de l’Ouest

Huile de palme, Coca-cola, Gomme arabique : tous sont en pleine expansion sur le marché de l’Agro-industrie en Afrique de l’Ouest. Les pays s’intéressent de plus en plus à l’agro-industrie tout comme les groupes industriels étrangers qui y voient un marché en or.

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Le leader français des oléagineux semble enfin vouloir prendre pied dans la production d’huile de palme. Depuis sa décision, en 2015, de se développer dans ce secteur qu’il avait peu exploré en raison notamment des polémiques sur son impact environnemental, le spécialiste des huiles de colza et de tournesol prospecte activement en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire réunit pour lui de nombreux avantages parmi lesquels une forte demande locale.

Récemment, Avril semblait, selon une information révélée par Jeune Afrique Business +, avoir trouvé chaussure à son pied en entrant en négociation avec le groupe ivoirien Africa West Industries (AWI). Fondée par l’ancien patron de Palmci Angora Tano, cette société se concentrait jusqu’ici sur l’aval de la filière : sa raffinerie, située à Bonoua, produit et commercialise les savons Kdo, qui se sont rapidement imposés sur le marché depuis leur lancement en 2011.

Malgré tout, ces convergences n’ont pas suffi à déboucher sur un accord entre les deux groupes

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Mais AWI est désormais présent en amont grâce à l’ouverture, début 2017, d’une huilerie qui s’approvisionne en graines auprès de planteurs villageois pour produire de l’huile brute.

Un modèle totalement en ligne avec la philosophie du groupe Avril, le poids lourd français ayant la particularité d’être issu du monde coopératif agricole et affichant sa volonté d’inclure les paysans locaux dans ses activités africaines.

Malgré tout, ces convergences n’ont pas suffi à déboucher sur un accord entre les deux groupes, qui, selon l’une de nos sources, ont mis un terme à leurs échanges. Contactés à ce sujet, ils n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Investissement stratégique

L’enjeu est de taille pour Avril, numéro un des huiles alimentaires en France, en Roumanie et au Maroc. Comme le souligne un acteur du secteur : « Ils savent pertinemment qu’ils ne seront plus compétitifs dans dix ans s’ils ne sont pas dans l’huile de palme. »

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L’huile tirée de cet arbre, la moins chère à produire de toutes les huiles végétales, est décriée dans les pays développés pour son impact sur la déforestation, mais sa consommation augmente fortement depuis vingt ans.

En 2009, Avril avait commencé à prendre en compte cette évolution en devenant actionnaire minoritaire de l’entreprise française de semences de palmiers à huile Palmelit et en s’associant en Malaisie avec le groupe United Plantations dans la fabrication d’additifs alimentaires dérivés de l’huile.

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