RDC : la fièvre de l’or

La filière est en plein essor, avec de nombreux projets d’exploration et quelques grands sites exploités, concentrés dans l’est du pays.

Kibali Gold Mine, le plus grand complexe du secteur. © Randgold Resources Ltd.

Kibali Gold Mine, le plus grand complexe du secteur. © Randgold Resources Ltd.

Publié le 2 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Des enfants congolais s’entraînent à la boxe au stade Tata Raphael à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo, lieu mythique ou s’est déroulé le « combat du siècle » entre Mohamed Ali et Georges Foreman le 30 octobre 1974. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA
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La RDC, hors normes

Un échiquier politique illisible, des élections qui une fois encore risquent d’être reportées, une dépression financière sans précédent… Face aux incertitudes auxquelles ils sont confrontés, les Congolais semblent pourtant ne pas se résigner.

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Depuis six ans, dans la filière aurifère, l’exploration est en pleine expansion. Et si la production industrielle a connu un léger recul en passant de 25,8 à 22,6 tonnes de 2015 à 2016, cette baisse devrait être passagère, car elle est essentiellement liée aux difficultés opérationnelles rencontrées par l’un des principaux producteurs du pays.

Le cabinet londonien BMI Research, spécialiste de la filière, prévoit d’ailleurs un rebond de la production congolaise jusqu’en 2021, qu’il attribue à une remontée des cours, conjuguée aux projets d’investissements envisagés par des sociétés minières.

Quatre sociétés se partagent la production industrielle, qui a atteint 22,6 tonnes de 2016

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Leaders. C’est dans la partie orientale du pays, du Haut-Uélé à la Lualaba, en passant par l’Ituri, le Sud-Kivu et le Maniema, que sont concentrés les gisements aurifères de RD Congo.

L’activité industrielle y est réalisée par une quinzaine de sociétés, malgré l’insécurité qui règne dans certaines localités, sans parler de l’incertitude qui plane sur la présidentielle.

Parmi elles, les leaders sont les canadiens Kilo Goldmines et Banro Corporation (qui compte quatre filiales dans le pays), le sud-africain AngloGold Ashanti et le britannique Randgold Resources.

Dans leur sillage, on compte plusieurs juniors australiennes, des opérateurs mauriciens et chinois, ainsi que quelques Congolais Actuellement, quatre sociétés se partagent la production industrielle, concentrée dans l’est du pays : Kibali Gold Mine – constituée par AngloGold Ashanti, Randgold Resources et Sokimo –, qui exploite la mine de Kibali, dans le Haut-Uélé ; Mongbwalu Gold Mines, joint-venture entre le congolais Fimosa Capital et Sokimo, qui opère dans l’Ituri ; Banro Corp. compte quant à lui deux filiales, Twangiza Mining, dans le Sud-Kivu, et Namoya Mining, dans le Maniema.

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Une initiative pour la traçabilité de l’or artisanal

L’exploitation industrielle n’assure qu’une partie de la production nationale. Les orpailleurs, très nombreux, fourniraient quelque 300 kg d’or par an ; d’autres sources estiment que ce sont près de 20 t d’or qu’ils sortiraient chaque année des zones alluvionnaires… Aucune donnée officielle n’existe.

Diverses mesures ont d’ailleurs été prises pour contrôler et formaliser cette exploitation artisanale. C’est dans ce cadre que s’insère l’Initiative pour la traçabilité de l’or artisanal (Itoa), lancée le 19 juin. Ce dispositif, grâce à des « sachets intelligents », a pour but d’améliorer la traçabilité de l’or produit artisanalement (de l’extraction à l’exportation) et de soumettre cette activité à l’impôt.

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Reste à savoir comment les orpailleurs, qui travaillent dans des conditions difficiles, accueilleront ces nouvelles mesures.

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