Les équipages aériens s’africanisent
Les compagnies d’aviation d’affaires du continent recrutent en majorité des pilotes étrangers, mais embauchent localement leurs stewards.
Plongée au cœur de l’aviation africaine
Entre la maintenance, les équipages et les terminaux, où se situe l’Afrique sur le dossier de l’aviation ? Si l’essor des avions sur le continent est bien présent, les entreprises africaines hésitent parfois à engager des dépenses trop importantes.
Tout comme l’aviation commerciale, l’aviation d’affaires africaine recrute activement pilotes, hôtesses de l’air, stewards, agents d’accueil ou mécaniciens (qui ont l’habitude de monter à bord pour les trajets les plus longs).
C’est le cas notamment du groupe sénégalais Transair, dont les copilotes sont à 80 % des Sénégalais, formés à l’école de pilotage Flight Safety du Bourget, en France.
Pour le moment, au vu de la croissance du secteur, la plupart des besoins sont pourvus, assurent les responsables de compagnies d’aviation privée. Toutefois, c’est à l’étranger – le plus souvent en Europe ou à Dubaï – que des compagnies exerçant en Afrique, comme le suisse ExecuJet, le nigérian Mainstream, le sud-africain Absolute Aviation ou encore l’angolais BestFly recrutent leurs pilotes.
Ces commandants de bord peuvent en revanche bénéficier dans le cockpit de l’assistance de copilotes locaux. C’est le cas notamment du groupe sénégalais Transair, dont les copilotes sont à 80 % des Sénégalais, formés à l’école de pilotage Flight Safety du Bourget, en France.
« Pour les pilotes africains formés à l’étranger ou à Dakar par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) qui postulent auprès de compagnies africaines, il faut en revanche être plutôt aguerri et disposer d’un minimum d’heures de vol afin de voir son dossier de recrutement validé et agréé par l’aviation civile du pays », explique Wade Makhtar, directeur technique de Malian Aéro Company.
Les pilotes doivent ensuite renouveler chaque année leur certification, qui par ailleurs ne leur accorde pas toujours la possibilité de voler sur les appareils les plus sophistiqués, comme les Challengers, de Bombardier.
7 centres en Afrique pour être formés au métier de personnels navigants
formation. Si le recrutement de pilotes et de copilotes est encore soumis à beaucoup de conditions réglementaires, les compagnies d’aviation parviennent plus facilement à recruter leurs personnels navigants localement, par exemple à la Dakar Air Academy.
Créé en 1992 à Rabat, l’Institut de formation du personnel navigant de cabine (IFPNC) compte aujourd’hui de nombreux autres centres au Maroc, mais aussi en Tunisie, en Algérie, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en RD Congo. Ceux-ci forment les stewards et hôtesses de Transair parmi ceux de Royal Air Maroc ou d’Emirates.
Premiers terminaux d’affaires au Maroc
Fournissant déjà des services de handling (« manutention ») et disposant d’équipes d’accueil avec conciergerie dans douze aéroports du continent, dont ceux de Brazzaville, Conakry, Dakar, Abidjan, Bujumbura, Yaoundé et Alger, le dubaïote Jetex Flight Support a gagné en mai 2016 un appel d’offres au Maroc pour la construction et la gestion de cinq terminaux réservés à l’aviation d’affaires, également appelés FBO (fixed-base operators). L’entreprise a inauguré en octobre 2016 ces nouvelles installations à l’aéroport Mohammed-V de Casablanca et à l’aéroport de Marrakech-Ménara. Outre les services aux passagers et aux équipages, ce type d’installations offre le ravitaillement en carburant et le nettoyage des appareils, ainsi que des opérations de maintenance légère.
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