Douze années de procédure sur le bombardement de Bouaké
Plus d’une décennie après l’ouverture d’une information judiciaire en France, l’enquête sur le bombardement de Bouaké n’a toujours pas permis d’identifier clairement les commanditaires.
Bombardement de Bouaké : la contre-enquête
Le 6 novembre 2004, deux avions Sukoi de l’armée ivoirienne bombardaient le camp français de la force Licorne. Bilan : 10 morts et 38 blessés. Tournant du conflit politico-militaire ivoirien, ce drame aura également de lourdes conséquences sur les relations entre les deux pays. JA lève un coin du voile.
Selon nos informations, la juge d’instruction, Sabine Khéris, a récemment voulu entendre des membres importants des services secrets français, mais s’est heurtée au secret-défense. Frustrée, elle envisage de clore l’instruction, ce qui entraînerait l’ouverture d’un procès des pilotes biélorusses par contumace devant la cour d’assises.
Le 2 février 2016, la juge Khéris avait demandé au procureur de la République le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de trois anciens ministres de Jacques Chirac en poste au moment des faits, le 6 novembre 2004 : Michèle Alliot-Marie (Défense), Dominique de Villepin (Intérieur) et Michel Barnier (Affaires étrangères), soupçonnés d’entrave à l’enquête.
Demande désormais entre les mains de Jean-Claude Marin, le procureur général près la Cour de cassation. Problème : le président français Émmanuel Macron a affiché sa volonté de supprimer la CJR. « Dans ce cas, les ministres seront-il jugés devant une cour d’assises comme complices? », s’interroge Jean Balan, l’avocat des familles de victimes.
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