Crise libyenne : l’accord de Paris entre Haftar, Sarraj et Macron vu du Caire et de Tripoli

En Libye comme en Égypte, la rencontre surprise que le président français, Emmanuel Macron, a organisée le 25 juillet à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, entre les deux protagonistes de la crise libyenne, le général Khalifa Haftar et le Premier ministre Fayez al-Sarraj, a été abondamment commentée.

De g. à dr. : Emmanuel Macron, Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj, à La Celle-Saint-Cloud, le 25 juillet 2017. © COME SITTLER/SIPA

De g. à dr. : Emmanuel Macron, Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj, à La Celle-Saint-Cloud, le 25 juillet 2017. © COME SITTLER/SIPA

Publié le 31 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

« Rien n’a été ratifié, c’est une copie de l’accord de Skhirat, un accord sans signature », confie à JA l’islamiste libyen Abdelhakim Belhadj, leader du parti Al-Watan et cadre d’Al-Qaïda dans les années 1990. Tout en ménageant le chef de l’État français, dont il loue l’initiative, l’ex-gouverneur de Tripoli estime que « Macron se trompe en affirmant que “Sarraj et Haftar incarnent la légitimité et ont la capacité de rassembler autour de leur personne” ».

C’est peu ou prou la position de Seif el-Islam Kadhafi. « Des acteurs majeurs de ce dossier n’ont pas été conviés, comme Seif, Belhadj, les représentants des Toubous et, surtout, le Conseil des tribus, note un proche du fils du défunt “Guide”. Sans eux, il n’y a pas de solution politique. Et sans eux, Sarraj et Haftar ne représentent pas grand-chose. »

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Vœu pieux ou progrès important ?

Pour certains, leur déclaration conjointe risque de rester un vœu pieux. « Ce n’est qu’un premier pas, symbolique, concède un haut fonctionnaire du gouvernement de Tobrouk. Quant à la promesse que des élections seront rapidement organisées, je ne crois pas que nous en soyons là… »

Sameh Choukri, le ministre égyptien des Affaires étrangères, se montre bien plus optimiste. S’il admet ne pas avoir été associé à cette rencontre, il n’en exprime aucune rancœur quand des capitales concernées au premier chef, comme Rome et Alger, sont froissées de n’y avoir pas été conviées. « La France doit accroître ses efforts et mieux se coordonner avec l’Égypte, les voisins de la Libye et les autres parties prenantes, souffle-t-il à JA. Cet accord marque un progrès important, eu égard à la stature et à l’influence des deux hommes. »

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