Une urbanisation intelligente, c’est quoi ?

Petit tour dans ces collectivités qui ont déjà un pied dans le futur.

 © Dom pour JA

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Publié le 16 août 2017 Lecture : 3 minutes.

Le centre ville de Dakar au Sénégal. © Daouda6363/CC/WikimediaCommons
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Afrique de l’Ouest : ces villes où il fait bon vivre

En Afrique de l’Ouest, les États et les collectivités territoriales ont enfin replacé les citadins au cœur des schémas directeurs, des plans de développement et des politiques territoriales. Pour quel résultat ?

Sommaire

«Il n’existe actuellement pas plus de 10 smart cities africaines », dixit Irène Comte. La consultante de la société espagnole Anteverti, qui conseille notamment la transformation en écocité d’un ancien bidonville à Zenata, dans la banlieue de Casablanca, vient de conclure fin mai à Kigali un accord de partenariat avec Smart Africa, une organisation panafricaine née en 2013 au Rwanda avec l’ambition de mettre les technologies du numérique au service du développement continental.

L’engagement citoyen contre les déchets

L’accord conclu entre les deux organisations doit sensibiliser maires et autres responsables locaux aux attraits et bénéfices des villes « intelligentes ». Et ce, dès la sixième édition du SmartCity Expo World Congress, qui se tiendra en novembre à Barcelone. Jusqu’à présent, les délégations africaines étaient quasi absentes de ce rendez-vous pourtant incontournable. Ce qui n’a pas empêché les initiatives publiques et privées d’éclore, notamment en Afrique de l’Ouest.

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Exemples à l’appui avec Dakar, où les dépôts sauvages d’ordures s’entassent depuis de longues années. Un problème auquel l’État a apporté récemment une réponse originale : l’engagement citoyen.

Fin juin, l’Unité de coordination de la Gestion des déchets solides (UCG), créée en 2011 sous la tutelle du ministère de la gouvernance locale, a donné au grand public l’accès à Settal 2.0, un outil susceptible de pallier une politique publique de gestion des déchets souvent défaillante.

Cette application, désormais téléchargeable sur tous les téléphones mobiles Android, repose sur un principe simple : donner à chacun la possibilité de signaler les dépôts sauvages, les bacs à ordures débordants… Une photographie, un court descriptif et une position géographique suffisent à remonter l’information à l’UGC, qui peut dépêcher ses équipes.

Car même si 1 500 agents sont affectés au ramassage des ordures et effectuent en camion des rondes quotidiennes, zone par zone et secteur par secteur, les ratés demeurent nombreux.

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Le numérique à la rescousse

En Côte d’Ivoire, dans le secteur des transports, une plateforme de réservation en ligne entend changer la donne en réduisant les files d’attente. MTick (contraction de mobile ticket), opérationnel depuis avril 2016, a été lancé par quatre trentenaires originaires de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Sénégal et de France.

Le site s’appuie sur six transporteurs bien connus des Ivoiriens (AVS, BKL, OT-CI, UTS, Léopard Transport et GTI), au départ d’Abidjan et d’autres agglomérations, capables de desservir une soixantaine de villes à travers le pays.

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Les principes de la smart city peuvent également s’étendre à l’administration d’une ville entière, à l’instar du parc numérique de la ville nouvelle de Diamniadio, à la sortie de Dakar, qui comprend des applications pour la gestion informatisée du trafic routier, de la sécurité ou encore des performances énergétiques.

Voire même à la conception d’une agglomération tout entière : ainsi de Yennenga, la « ville africaine du futur » qui vise à absorber la démographie galopante de la capitale burkinabè (3,4 millions d’habitants en 2020 contre 2,3 millions en 2013), à 15 km du centre-ville de Ouagadougou. La pose de la première pierre, en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est attendue en septembre.

Smart city, happy people*

Le principe de « ville intelligente » repose sur la conception d’aménagements et de services urbains performants et adaptables en temps réel et sur le long terme à l’évolution des besoins des collectivités, des entreprises et des citoyens.

D’où la place privilégiée qu’y tiennent les technologies, en particulier pour la régulation et le contrôle des infrastructures (transports, eau, énergie, télécoms etc.), la gestion de la sécurité ou encore des déchets.

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