Congo – Pascal Tsaty Mabiala : « Nous devons assumer et construire l’opposition »

Jeune Afrique a posé trois questions à Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), qui n’a obtenu que 8 sièges lors des dernières élections législatives.

Pascal Tsaty Mabiala est le premier secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads). © LAUDES MARTIAL MBON/AFP

Pascal Tsaty Mabiala est le premier secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads). © LAUDES MARTIAL MBON/AFP

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Publié le 30 août 2017 Lecture : 2 minutes.

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Première formation de l’opposition, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) semble perdre du terrain. À l’issue des législatives, elle n’a obtenu que 8 sièges au lieu des 10 escomptés. Lors de la présidentielle de 2016, son leader, Pascal Tsaty Mabiala, n’a pas passé la barre des 5 %.

Très loin derrière les 36 % récoltés dès le premier tour, il y a vingt-cinq ans, par son fondateur, l’ex-président Pascal Lissouba. Pour Tsaty Mabiala, le parti est représenté à l’Assemblée, au sein de laquelle il pourra, seul ou avec d’autres, faire entendre sa voix.

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Jeune Afrique : Avec seulement 8 sièges, l’Upads pourra-t‑elle peser dans le débat politique ?

Pascal Tsaty Mabiala : En 2017 comme en 2012, les résultats des législatives ne reflètent pas le poids réel de l’Upads dans la vie politique congolaise. Des dysfonctionnements dans l’organisation des scrutins ne sont pas étrangers à cette situation, mais nous ne pouvons pas attribuer toute la responsabilité à la fraude.

Notre organisation interne n’a sans doute pas été parfaite, et nous allons en tirer des leçons. Ces 8 sièges nous donnent la possibilité d’exprimer notre point de vue et d’être présents à l’Assemblée nationale.

Pourquoi votre parti n’a-t‑il pas présenté de candidats dans certaines circonscriptions du Niari et de la Bouenza, qui sont pourtant ses fiefs électoraux ?

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Parce qu’il n’y en avait pas. Il ne faut pas oublier que ces scrutins se révèlent être les plus chers de l’histoire du pays : le montant de la caution électorale pour les candidats à la députation est passé de 100 000 F CFA à 1,5 million de F CFA [de 150 à 2 300 euros environ, non remboursables] par rapport à 2012.

Ce n’est pas évident pour un parti qui ne reçoit pas de financement public. L’Upads a présenté des candidats dans 43 circonscriptions sur 151, pratiquement au même niveau que les années précédentes.

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Pourquoi la coalition entre le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) n’a-t‑elle pas été relancée pour ces législatives ?

C’était une plateforme hétéroclite, un attelage fait de bric et de broc. Après le scrutin de 2016, nous n’avions pas la même vision. Pour Guy-Brice Parfait Kolélas et pour moi, il fallait tourner le dos à la présidentielle et regarder devant nous. Mais pour les autres candidats, il fallait d’abord régler le contentieux électoral, appeler à la rue…

Quand ils disent aujourd’hui qu’il faut « revenir à l’ordre constitutionnel de 2002 », ça fait rigoler ! Ne sommes-nous pas allés, tous les cinq, à la présidentielle de 2016 sous la bannière de l’actuelle Constitution ? Nous devons assumer et construire l’opposition dans le cadre institutionnel.

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