Écologie : « One, two, three, nettoyons l’Algérie ! »

En Algérie, le mouvement écoresponsable prend de l’ampleur.

Bénévoles de l’opération « Éboueurs de la mer », à Tamentfoust, le 1er juillet. © ryad Kramdi/AFP

Bénévoles de l’opération « Éboueurs de la mer », à Tamentfoust, le 1er juillet. © ryad Kramdi/AFP

Publié le 28 août 2017 Lecture : 2 minutes.

C’est une petite fille de 6 ans qui, après s’être arrêtée avec ses parents au bord d’une route dont Amar Adjili et ses volontaires nettoyaient les bas-côtés, a eu l’idée de détourner le célèbre slogan des supporters de l’équipe nationale algérienne de football. Depuis, « One, two, three, nettoyons l’Algérie ! » est devenu le cri de ralliement des écoresponsables et de tous les citoyens qui ont à cœur de nettoyer leur pays rongé par la saleté.

Hommes, femmes, adolescents, ils sont de plus en plus nombreux à lancer des initiatives pour nettoyer les sites naturels ou historiques, les forêts, les rivières, les plages, les villages, les quartiers… Partout où les ordures s’amoncellent, au point de menacer la santé publique.

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Les 14 et 15 juillet, c’est la célèbre forêt de Yakouren, au sud de Tizi-Ouzou, qui a fait l’objet d’un volontariat de nettoyage organisé par Axxam n-daa Ali, une association locale écocitoyenne, en collaboration avec Amar Adjili. Dans la même région, ce fut ensuite au tour de la forêt de Bouhlal d’être toilettée.

Et, le 27 juillet, des centaines de bénévoles ont participé dans la joie et la bonne humeur à une opération propreté au lac Noir, dans la forêt de l’Akfadou, au cœur de la Kabylie.

Sur le littoral, à Annaba, l’association écolo-cycliste Green Bike, dont la philosophie est de « sensibiliser sans moraliser », s’est récemment illustrée par plusieurs actions de volontariat pour nettoyer les plages de la corniche bônoise et certains quartiers de la ville.

Le 25 août, c’est le collectif Un samedi en couleurs qui organise une « journée de sensibilisation et de nettoyage » de la casbah d’Alger

Pendant le seul dernier mois de ramadan, ses jeunes bénévoles ont récolté plus de 1 000 sacs de déchets, une opération saluée par de nombreux citoyens. Le 25 août, c’est le collectif Un samedi en couleurs qui organise une « journée de sensibilisation et de nettoyage » de la casbah d’Alger.

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Une émulation saine

Les Algériens ne se contentent plus de pester contre l’incivisme qui défigure les lieux publics et les sites naturels du pays. Ils sont désormais nombreux à lancer des initiatives collectives ou individuelles auxquelles adhèrent de plus en plus de leurs concitoyens. Les réseaux sociaux en prolongeant l’écho, ces actions créent une saine émulation.

C’est le cas de Samira, une jeune Algérienne qui, installée depuis douze ans au Texas, où elle travaille pour Apple, n’a pas oublié son pays natal. Son combat a commencé en 2013, lorsqu’elle s’est attaquée à Tonic Emballage, un géant de l’industrie installé près de Tipaza.

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« Avant, j’habitais à 10 mètres de l’endroit où la firme déversait ses déchets chimiques, et depuis je n’ai pas arrêté de me battre contre la pollution et la saleté à travers la page AlgeriePropre, que j’ai créée », explique-t‑elle.

Rentrée en Algérie en juin, avec des amis et volontaires, Samira a fabriqué et installé des poubelles et organisé quelques opérations propreté. « Je passe mes vacances à nettoyer », dit-elle en éclatant de rire. Désormais convaincue que la prise de conscience a fait son chemin.

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