Algérie : l’ex-Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a-t‑il menacé trop d’intérêts ?
Pourquoi Abdelmadjid Tebboune a-t‑il été éjecté moins de trois mois après sa nomination ? Depuis son éviction, l’éphémère Premier ministre a fermé son portable. Et son successeur n’est pas homme à s’épancher auprès des journalistes.
Tebboune a confié à des proches bénéficier de la confiance du président, qui l’avait chargé d’exécuter une feuille de route précise : réorganiser le commerce extérieur, mettre un terme à l’anarchie dans les importations, dont le montant tutoie 40 milliards de dollars par an, et séparer les forces de l’argent de la politique.
Selon lui, l’État a accordé, au cours des quinze dernières années, plus de 50 milliards de dollars d’aides, de subventions et de prêts bancaires à des entreprises privées. Lesquelles n’ont remboursé que 10 % de ce montant.
Toujours selon l’ex-Premier ministre, un industriel aurait obtenu 600 millions de dollars pour un projet automobile dont la fiabilité est sérieusement mise en doute.
Les caisses de l’État se vidant à un rythme soutenu et la crise s’aggravant, le gouvernement Tebboune avait pour mission de récupérer les deniers de l’État par tous les moyens légaux.
L’ex-Premier ministre, qui avait engagé un bras de fer avec Ali Haddad, patron des patrons et PDG du groupe ETRHB, a-t‑il menacé trop d’intérêts, notamment ceux de certains hommes d’affaires, d’importateurs véreux et de pontes faisant leur beurre de l’anarchie du commerce extérieur ? La campagne menée contre lui par certains médias avant son limogeage tend à accréditer cette hypothèse.
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