Sahara occidental : Horst Köhler, un nouveau prêcheur dans le désert

Après huit ans de gestion américaine infructueuse, l’ex-président allemand Horst Köhler prend le dossier du Sahara en main pour l’ONU. Un choix qui sied à Rabat.

Horst Köhler, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental. © ChristlichesMedienmagazinpro/CC/Flickr

Horst Köhler, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental. © ChristlichesMedienmagazinpro/CC/Flickr

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 1 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Son nom circulait déjà depuis quelques mois dans les couloirs des Nations unies. L’ancien président allemand, Horst Köhler, a été nommé, le 16 août, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, le Portugais António Guterres, pour le Sahara. Il succède à l’Américain Christopher Ross, qui a occupé ce poste huit ans sans parvenir à relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario.

Un profil qui plaît

« Köhler a deux atouts majeurs : il est européen et pragmatique, contrairement aux anciens émissaires américains, qui avaient tendance à vouloir imposer leur propre rythme », confie une source diplomatique marocaine.

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Il faut dire que les relations entre le royaume et Christopher Ross n’ont pas ressemblé à un long fleuve tranquille. À plusieurs reprises, les autorités chérifiennes lui ont reproché « sa partialité » dans ce dossier.

Les Marocains attendent de voir ce que sa touche allemande apportera à la tonalité portugaise

Le profil de son successeur est différent. Horst Köhler, 74 ans, n’est pas un diplomate mais un homme politique membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.

Il est l’un des artisans de l’unification de la monnaie allemande après la chute du mur de Berlin et de la négociation du traité de Maastricht, fondateur de l’UE. Avant de devenir chef de l’État de 2004 à 2010, il a dirigé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ainsi que le FMI.

En finir avec un conflit qui dure depuis quarante-deux ans

Rabat affectionne les profils « dotés du sens de la mesure ». Le Néerlandais Peter van Walsum, qui avait initié les pourparlers de Manhasset en 2007 et jugé « irréaliste » l’option de l’indépendance du Sahara, avait ainsi laissé de bons souvenirs.

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Mais, depuis, les négociations ont été interrompues, et les relations entre Rabat et Alger, allié du Polisario, se sont détériorées. Économiste de formation, l’émissaire allemand pourrait former un bon tandem avec le secrétaire général de l’ONU, désireux d’en finir avec ce conflit qui dure depuis quarante-deux ans.

Les Marocains attendent de voir ce que sa touche allemande apportera à la tonalité portugaise.

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