Asie du Sud-Est : la question cruciale de la succession à la tête des conglomérats familiaux
Alors que bon nombre de bâtisseurs de conglomérats d’Asie du Sud-Est approchent de la retraite, la question de leur succession se pose. Et ils n’ont pas tous la même réponse.
Asie du Sud-Est : les capitaines d’industrie à l’heure de la retraite
À Bangkok, Hong Kong ou Manille, nombre de grands businessmen partis de rien voient venir l’heure de la retraite. À qui remettront-ils les clés de leurs empires ? Réponse : ça dépend.
Lorsque son fondateur se retire des affaires, toute entreprise traverse une période de turbulences. Le culte de la famille étant ce qu’il est en Asie, on aurait cru que les tycoons seraient épargnés par ces problèmes de succession. Il n’en est rien, comme le démontre une étude réalisée par des chercheurs de la Chinese University de Hong Kong sur 250 conglomérats familiaux de Singapour à Taïwan en passant bien sûr par Hong Kong. Il apparaît ainsi que chaque fois qu’un grand patron s’est retiré entre 1987 et 2005, son holding a rapidement perdu 60 % de sa valeur, en moyenne !
On comprend que quatre des plus prestigieux – et des plus âgés – magnats d’Asie ne soient apparemment pas très pressés de passer la main. Tous étaient partis de très bas, après que leurs parents eurent quitté la Chine ravagée par les guerres.
À chacun sa façon de transmettre l’affaire familiale
À qui confier les rênes de ces mastodontes de l’industrie ou des services qui n’ont plus rien à voir avec les humbles fabriques de fleurs en plastique, de chaussures ou de semences des temps héroïques ? À un descendant, mais lequel ? Dans chaque famille, la façon de passer le témoin diffère.
S’ils parviennent à éviter les déchirements familiaux, les héritiers devront encore faire leurs preuves. Comme l’expliquait en 2013 au Washington Post l’universitaire Joseph Fan, de la Chinese University de Hong Kong, « le fondateur est le principal capital de son groupe ». Il peut transmettre à ses héritiers le pouvoir, mais pas forcément son flair et son culot. Et moins encore son réseau de relations.
La décadence de ces empires n’est évidemment pas assurée. Mais la poursuite de leur success-story non plus. Illustration avec quatre dynasties : les Li (Hong Kong), les Sy (Philippines), les Kuok (Malaisie) et les Chearavanont (Thaïlande).
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